jeudi 3 février 2011

Zine el-Abidine Ben Ali

Posted on 05:51 by criminel


Zine el-Abidine Ben Ali, né le 3 septembre 1936 à Hammam Sousse, est un homme d'État tunisien. Il occupe les fonctions de président de la République depuis le 7 novembre 1987.

Après divers postes au sein de l'armée et de la sûreté nationale, il devient ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Rachid Sfar puis remplace ce dernier comme Premier ministre. Il finit, lors de ce qui est considéré souvent comme un coup d'État, par déposer le président Habib Bourguiba, officiellement, « pour raisons médicales » et lui succède en sa qualité de dauphin constitutionnel. Son accession au pouvoir intervient à une époque où le pays est en proie aux luttes de succession, dont il fait partie, aux tensions politiques et économiques et à la montée de l'intégrisme[2], et avec une opinion publique partagée, selon Michel Camau[3], entre « le soulagement et le regret ».

Sur le plan des libertés, des organisations non gouvernementales et des médias étrangers dénoncent régulièrement sa politique sur les droits de l'homme, inclinant vers la dictature, notamment par la répression de ses opposants et les atteintes à la liberté de la presse ce qui lui vaut le surnom de "Zinochet".

Quatrième d'une fratrie de onze enfants[4], il naît au sein d'une famille modeste de la petite ville d'Hammam Sousse, puis effectue ses études secondaires au Lycée de garçons de Sousse et intègre les structures locales du Néo-Destour. Hédi Baccouche, jeune militant du Néo-Destour, emprisonné par les Français au centre de détention de Zaarour en 1952, jouit en 1956, date de l'indépendance, du prestige nécessaire pour aider Ben Ali à rejoindre les rangs de la jeune armée tunisienne. Le parti est à l'époque en train de préparer une liste de candidats sélectionnés pour une formation militaire en France. C'est dans ce cadre qu'il est diplômé de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr puis de l'École d'application de l'artillerie de Châlons-sur-Marne. Il gagne ensuite les États-Unis où il suit les cours de la Senior Intelligence School de Fort Holabird (Maryland) et de la School for Field and Anti-Aircraft de Fort Bliss (Texas). Il devient également ingénieur en électronique.

De retour en Tunisie, il est affecté au service du général Kefi[1]. Une zone d'ombre entoure les circonstances de sa rencontre avec la fille de ce dernier, Naïma, qu'il épouse en 1964, année où il se voit confier la création de la direction de la sécurité militaire qu'il dirige durant dix ans. Il devient ensuite attaché militaire au Maroc en 1974[4], puis en Espagne. Alors que Mohamed Mzali se voit confier le ministère de la Défense, il fait appel à lui et l'affecte à son cabinet. En janvier 1978, à l'occasion de la crise du « Jeudi noir », le Premier ministre Hédi Nouira le nomme à la tête de la sûreté générale[4]. Il la quitte en avril 1980, après les événements de Gafsa, et occupe ensuite le poste d'ambassadeur de Tunisie en Pologne[4].

Il est rappelé à Tunis après les émeutes sanglantes de janvier 1984 et se retrouve promu, le 29 octobre, comme patron de la sûreté nationale[4]. Le 23 octobre 1985, le président Bourguiba crée un ministère dédié à la sûreté nationale et Ben Ali est chargé de ce portefeuille. Il devient ministre de l'Intérieur le 28 avril 1986 tout en gardant la tutelle de la sûreté nationale. Il intègre deux mois plus tard le bureau politique du Parti socialiste destourien (PSD) dont il devient secrétaire général adjoint. Après le départ de Mzali en juillet de la même année, il garde ses fonctions au sein du gouvernement de Rachid Sfar. En mai 1987, Ben Ali est d'abord promu ministre d'État chargé de l'intérieur puis Premier ministre le 2 octobre[4], tout en conservant le portefeuille de l'intérieur. Il devient secrétaire général du PSD et se confirme ainsi comme possible dauphin de Bourguiba affaibli par la maladie et la vieillesse.

Au matin du 7 novembre 1987, Ben Ali fait jouer l'article 57 de la constitution tunisienne et, sur la foi d'un rapport médical signé par sept médecins attestant de l'incapacité du président Habib Bourguiba d'assumer ses fonctions, le dépose pour sénilité. Il devient, en tant que successeur constitutionnel, président et chef suprême des forces armées. Dans une déclaration faite à la radio nationale, il annonce sa prise de pouvoir et déclare que « l'époque que nous vivons ne peut plus souffrir ni présidence à vie ni succession automatique à la tête de l'État desquels le peuple se trouve exclu. Notre peuple est digne d'une vie politique évoluée et institutionnalisée, fondée réellement sur le multipartisme et la pluralité des organisations de masse »[5]. L'action sera par la suite justifiée par le fait que des mouvements intégristes préparaient un coup d'État et détenaient une liste de personnalités à assassiner[6]. De plus, le rapport médical venait confirmer l'incapacité de Bourguiba à continuer à assumer les plus hautes charges de l'État, ce que Mezri Haddad résume ainsi :

« Officiellement âgé de 84 ans, Bourguiba s'endort quand il reçoit un hôte étranger ; sous l'influence de ceux qui guignent la présidence, il chasse le lendemain le ministre qu'il a nommé la veille, il admet le remaniement ministériel proposé par son Premier ministre pour se rétracter quelques heures après... pire que tout, il exige la révision du procès de l'intégriste Rached Ghannouchi (et la condamnation à mort de ce dernier) : « Je veux cinquante têtes [...] Je veux trente têtes [...] Je veux Ghannouchi »[7]. »

Pour Mezri Haddad, ce fut simplement « un acte de salubrité publique »[7]. Pourtant, dans leur livre Notre ami Ben Ali, les journalistes Nicolas Beau et Jean-Pierre Tuquoi donnent une autre version des événements :

« Sept médecins dont deux militaires, sont convoqués en pleine nuit, non pas au chevet du malade [Bourguiba] mais, là encore, au ministère de l'Intérieur. Parmi eux se trouve l'actuel médecin du président, le cardiologue et général Mohamed Gueddiche. Ben Ali somme les représentants de la faculté d'établir un avis médical d'incapacité du président. « Je n'ai pas vu Bourguiba depuis deux ans » proteste un des médecins. « Cela ne fait rien ! Signe ! » tranche le général [Ben Ali][8]. »


Il prend dès lors en main le PSD, en renforce la cohésion et le transforme en Rassemblement constitutionnel démocratique. À la tête de l'État, il en commence la restructuration : la constitution amendée supprime la présidence à vie et limite le nombre de mandats présidentiels à trois, disposition qu'il fera abroger en 2002.

Une loi sur les partis politiques est adoptée et de nouveaux partis sont reconnus alors que les tribunaux d'exception et la fonction de procureur général sont supprimés. Le nouveau président cherche à apaiser le climat politique, notamment en assurant une ouverture vers les associations, dont la Ligue tunisienne des droits de l'homme, et en établissant des contacts avec les partis de l'opposition. Un pacte national rassemblant les différentes formations politiques et sociales du pays à l'exception des islamistes est signé le 7 novembre 1988 et engage ses signataires au respect de l'égalité entre les citoyens des deux sexes, des acquis du Code du statut personnel, des principes républicains et du refus d'utiliser l'islam à des fins politiques. Aux élections législatives du 2 avril 1989, les candidats de l'opposition, notamment les islamistes inscrits comme indépendants, obtiennent environ 14 % des suffrages voire 30 % dans certains quartiers populaires de Tunis[9]. Lors de la présidentielle tenue le même jour, étant le seul candidat, Ben Ali est élu avec 99,27 % des voix. Rapidement, des incidents dans le quartier de Bab Souika, en plein centre de Tunis, sont attribués aux islamistes du parti Ennahda. L'éditorialiste américaine Georgie Anne Geyer rapporte ces faits de la manière suivante :

« Vers 1990, les islamistes provoquèrent de nouveaux affrontements pendant que Saddam Hussein envahissait le Koweït et que l'ensemble du monde arabe vacillait. En 1991 [...] les islamistes manifestèrent en force, avec des grèves et des affrontements violents avec la police dans les universités. La terreur gagna alors les campus de Tunis, de Sousse et de Kairouan. Puis, le 17 février 1991, à quatre heures du matin, alors qu'il faisait encore nuit, un groupe d'islamistes occupa un bâtiment public de Tunis qui symbolisait le gouvernement et y mit le feu [...] Les islamistes avaient abandonné deux gardiens de nuit, pieds et poings liés, dans le bâtiment en flammes. Ceux-ci furent horriblement brûlés dans l'incendie et l'un d'entre eux succomba à ses blessures. Pour la grande majorité des Tunisiens modérés et respectables, cet événement marqua un tournant inexorable. Ce printemps-là, alors que de nouveaux affrontements se produisaient, les Tunisiens découvraient avec stupéfaction que les islamistes avaient abondamment infiltré l'armée, la garde nationale et la police[10]. »

Le 28 septembre 1991, les autorités annoncent la découverte d'un « plan islamiste visant à la prise du pouvoir » et organisent des procès durant l'été 1992. Des ONG accusent alors la justice tunisienne de ne pas respecter tous les droits des condamnés pendant que les autorités invoquent le devoir du gouvernement de garantir la paix et la sécurité des personnes et de leurs biens et d'assurer la paix sociale et la stabilité des institutions nécessaires à la bonne conduite de tout processus démocratique. Accusé de s'opposer ouvertement au principe d'un État républicain en préconisant un État islamique, et à des lois tunisiennes comme le Code du statut personnel, le parti islamiste n'est pas reconnu et, accusé d'enfreindre le code des partis politiques, tombe dans la clandestinité.

Le processus de démocratisation et de normalisation de la vie politique ralentit sans être ouvertement abandonné : un Conseil constitutionnel voit le jour et le Code électoral est révisé à plusieurs reprises « pour garantir la transparence des scrutins et accroître la participation des citoyens, ainsi que la représentativité des partis politiques »[11]. Afin d'accroître la représentation parlementaire de l'opposition légale, un quota minimum de 20 % des sièges de la Chambre des députés lui est réservé[12]. Le 20 mars 1994, Ben Ali est candidat unique à sa propre succession et est réélu avec 99,91 % des voix. Dans un souci officiel de consacrer le pluralisme politique, un amendement constitutionnel spécial exempte les candidats à la présidence de l'obligation constitutionnelle de parrainage par des élus.

Le 24 octobre 1999, la première élection présidentielle pluraliste est organisée avec les candidatures de Ben Ali et de deux autres concurrents, Mohamed Belhaj Amor et Abderrahmane Tlili, qui parviennent à se présenter, ce qui n'empêche pas le président sortant d'être à nouveau réélu avec 99,45 % des voix contre 0,31 % pour Belhaj Amor et 0,23 % pour Tlili. À l'initiative du président, la moitié des articles de la constitution sont amendés en 2002 afin, selon son initiateur, de faire évoluer le système politique vers une république plus moderne appelée « République de demain ». La réforme supprime pourtant la limite des mandats présidentiels introduite en 1988 et allonge l'âge maximal pour se porter candidat à 75 ans[13]. Validée avec un score de 99,52 %[14],[15], au cours du premier référendum de l'histoire du pays tenu le 26 mai, elle permet au président Ben Ali de pouvoir se représenter à deux reprises pour terminer son mandat en 2014. La révision introduit également le bicamérisme en créant la Chambre des conseillers et élargit les prérogatives du Conseil constitutionnel en matière électorale. Toutefois, contrairement à la Chambre des députés, aucun mécanisme n'est prévu pour représenter l'opposition dans la nouvelle chambre législative, ce qui explique pourquoi le RCD reste le seul parti représenté dans cette enceinte en plus des organisations professionnelles. En outre, le président peut toujours nommer sept des neuf membres du Conseil constitutionnel, qui doit veiller à la validité des candidatures à l’élection présidentielle, les deux autres étant nommés par le président de la Chambre des députés[16], lui-même membre du RCD.

Aux élections du 24 octobre 2004, trois opposants (Mohamed Bouchiha, Mohamed Ali Halouani et Mounir Béji) se présentent à la suite d'un amendement constitutionnel les exemptant de la condition de parrainage. Au cours d'un scrutin présenté comme un simulacre de démocratie par des ONG comme Human Rights Watch[17] ou Amnesty International[18], plusieurs partis tunisiens de l'opposition décident de la boycotter. Des restrictions sévères sont imposées à l'expression de l'opposition car une loi d'août 2003, modifiant le Code électoral, interdit l'utilisation d'une radio ou d'une télévision privée ou émettant à l'étranger dans le but d'inciter à voter ou à s'abstenir de voter pour un candidat ou une liste de candidats, ce qui n'empêche pas le président sortant d'être omniprésent dans les médias nationaux, en raison de l'exercice de ses fonctions[19]. À l'issue de ce scrutin, Ben Ali est à nouveau réélu avec 94,49 % des suffrages contre 3,78 % pour Bouchiha, 0,95 % pour Halouani et 0,79 % pour Béji. En septembre 2005, une loi accorde l'immunité permanente au chef de l'État pour tout acte lié à ses obligations professionnelles[20].

Dès la fin 2006, diverses organisations proches du pouvoir lancent des appels au président afin qu'il présente sa candidature à l'élection présidentielle de 2009, ce qu'il fait le 30 juillet 2008 à l'occasion d'un discours pour l'ouverture du cinquième congrès ordinaire du Rassemblement constitutionnel démocratique. Face à trois opposants autorisés à se présenter, il est réélu pour un cinquième mandat consécutif avec 89,62 % des voix contre 5,01 % pour Mohamed Bouchiha, 3,80 % pour Ahmed Inoubli et 1,57 % pour Ahmed Brahim[21] ; cette candidature doit être la dernière selon la constitution qui limite à 75 ans l'âge maximal d'un candidat à la présidence.

Ben Ali lance une politique de privatisations qui concernent surtout le tourisme, les matériaux de construction, les textiles, l'industrie agroalimentaire et la pêche, la mécanique et l'électrotechnique[22]. Alliée à l'encouragement à l'investissement et l'introduction d'une flexibilité législative et fiscale, elle relance l'économie après un début des années 1990 marqué par le repli dû à la crise du tourisme liée à la guerre du Golfe. Cette crise se reproduit en 2002-2003 après l'attentat de la Ghriba à Djerba. Malgré ces périodes de difficulté, les investisseurs étrangers s'installent progressivement et le produit intérieur brut croît à un taux oscillant entre 5 et 5,5 %. Le gouvernement encourage même l'industrie manufacturière produisant uniquement pour l'exportation en lui donnant la possibilité de s'implanter partout dans le pays tout en travaillant sous le règlement des zones de libre-échange.

Un accord d'association, signé avec l'Union européenne le 17 juillet 1995 et entré en vigueur le 1er mars 1998, engendre dès 1996 le démantèlement progressif des barrières douanières jusqu'au 1er janvier 2008[23]. Dans ce contexte, l'État entreprend de diversifier l'économie en augmentant la part de l'industrie tout en renforçant les secteurs traditionnels de l'agriculture et du tourisme. Une politique d'encouragement à la création d'entreprises est mise en place et une action est menée pour la multiplication des micro-entreprises et l'extension des technologies de l'information.

La nature de la politique d'ouverture, dirigée par l'État tunisien, permet à ce dernier de conserver une capacité d'intervention importante et de développer de nouveaux secteurs dont celui de l'industrie mécanique et des nouvelles technologies où les ingénieurs tunisiens bénéficient, à compétences égales, d'un salaire moindre que leurs collègues européens. Pourtant, un rapport de la Banque mondiale de juin 2004 épingle les « interventions discrétionnaires du gouvernement » et le « pouvoir des initiés » qui affaiblissent, selon elle, le climat des affaires et les éventuelles prises de risque des investisseurs étrangers[24]. Par ailleurs, le chômage continue de menacer le développement économique et se trouve aggravé par une population active grandissante. Il ne touche pas que les populations les plus vulnérables : le taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur est ainsi en augmentation depuis plusieurs années. Alors qu'il était de 4 % en 1997 et de 0,7 % en 1984[25], il atteint 20 % contre une moyenne nationale de 14 %, voire près de 60 % dans certaines filières selon une enquête de la Banque mondiale[26].

Diverses organisations de défense des droits de l'homme et des libertés ainsi que de nombreux médias étrangers accusent régulièrement le président Ben Ali d'être un dictateur[27],[28],[29], le régime tunisien étant régulièrement accusé de violer les droits de l'homme[30],[31],[32] et de réprimer la liberté d'expression[33],[30],[31],[34],[35],[36].

Le président est listé depuis 1998 comme l'un des « 10 pires ennemis de la presse » par le Comité pour la protection des journalistes. Reporters sans frontières le désigne également comme un « prédateur de la liberté de la presse »[37].

Des prisonniers politiques sont fréquemment torturés[38],[39] et des défenseurs des droits humains, notamment les avocats, sont victimes de manœuvres d'intimidation et de harcèlement sans que leurs plaintes soient acceptées par la justice tunisienne[30],[31]. Certains prisonniers politiques sont soumis à des conditions de détention difficiles et à des mauvais traitements, notamment le maintien à l'isolement pendant de longues périodes[40]. La loi antiterroriste votée en 2003 serait devenue l'occasion de procès inéquitables[30],[31] comme en témoigne l'affaire des étudiants internautes de Zarzis emprisonnés en 2004 pour avoir recherché de la documentation sur Internet avec leur professeur. Accusés de préparer un attentat et de se servir d'Internet comme outil de communication[41], ils sont libérés en février 2006.


Vie privée


Zine el-Abidine Ben Ali épouse en premières noces Naïma Kefi, en 1964, avec qui il a trois filles[42],[1] :

* Ghazoua Ben Ali, mariée à l'homme d'affaires Slim Zarrouk ;
* Dorsaf Ben Ali, mariée à Slim Chiboub ;
* Cyrine Ben Ali, mariée en 1996 à l'homme d'affaires Marouane Mabrouk.

Il rencontre Leïla Trabelsi au milieu des années 1980, alors qu'il est ministre de l'Intérieur[1]. Divorcé en 1988, il se remarie en secondes noces en 1992. Le couple a deux filles et un fils[1] :

* Nesrine Ben Ali, née en 1986 à Bruxelles[1] et mariée en 2004 à Mohamed Sakhr El Materi[42], fils de l'officier Moncef El Materi condamné à mort puis gracié à la suite d'un complot avorté contre le président Bourguiba en 1962[43] ;
* Halima Ben Ali[44], née en 1992 à La Marsa[réf. nécessaire] ;
* Mohamed Zine el-Abidine Ben Ali, né le 20 février 2005[42],[


Source : fr.wikipedia.org/.../ia.org/wiki/Zine_el-Abidine_Ben_Ali

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