dimanche 22 mai 2011

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Morocco: Prisoner in critical condition 

تدخل الة القمع بعنف لتفريق وقفة الأساتدة بالرباط 

المغرب: احتجاجات المجازين أمام القصر الملكي

 

mercredi 18 mai 2011

Biographie de Ali Abdullah SALEH

Biographie de
Ali Abdullah SALEH


Ali Abdullah Saleh, né le 21 mars 1942, est le président du Yémen depuis 1990, date de la réunification du pays.


Il rejoignit les forces armées en 1958 avant d'être nommé président de la République arabe du Yémen (Yémen du Nord) suite à l' assassinat de Ahmad al-Ghashmi, l' ancien président du pays, le 24 juin 1978. Sa présidence du Yémen du Nord de 1978 à 1990 est fortement marquée par la guerre froide et la lutte idéologique qui l'opposait à la République démocratique populaire du Yémen (Yémen du Sud).


À la suite de la réunifications des deux Yémen, il est devenu le président du Yémen unifié en 1990 et a soutenu l'Irak de Saddam Hussein lors de la guerre du Golfe[1], sans pour autant soutenir l'annexion du Koweït par l' armée irakienne. Il fut partie prenante de la guerre civile au Yémen de 1994 faisant de 7 000 à 8 000 victimes lorsque les autorités du Sud tentèrent de faire sécession, en vain.


Il est le premier président élu du pays en 1999 avec 96 % des voix et est réélu le 22 septembre 2006 avec 77,2% des suffrages. En 2000, il régla le long contentieux frontalier avec l' Arabie Saoudite . En 2004, il ordonna une campagne militaire contre les Houthis dans le cadre de l' insurrection au Saada. Cette campagne dura jusqu'à début 2010 et provoqua la mort d' environ de 5 000 à 7 000 Yéménites.


Malgré les efforts d'Ali Abdullah Saleh dans la démocratisation du pays[réf. nécessaire] et dans la lutte contre l'islamisme[réf. nécessaire], le Yémen reste un foyer d'instabilité, qui doit faire face de plus à une insurrection dans le sud du pays appelant au retour d'un État indépendant au Sud correspondant au territoire de l'ancienne République démocratique populaire du Yémen (communément appelée « Yémen du Sud »).


Le 2 février 2011, Saleh annonce lors d'un discours devant le parlement qu'il renonce à se présenter pour un nouveau mandat présidentiel[2]. La prochaine élection est prévue pour 2013.


Ali Abdullah Saleh appartient au Congrès général du peuple. C'est le principal parti politique au Yémen avec le Parti socialiste yéménite, qui dirigeait auparavant la République démocratique populaire du Yémen, régime d'obédience marxiste.

Source : fr.wikipedia.org/.../kipedia.org/wiki/Ali_Abdullah_Saleh

Biographie de Bachar EL-ASSAD

                              Biographie de
Bachar EL-ASSAD


Bachar el-Assad, né le 11 septembre 1965 à Damas, est le président actuel (depuis la mort de son père en 2000) de la République arabe syrienne et fils cadet du président Hafez el-Assad (1930-2000).


Bachar el-Assad est reconduit à la présidence de la République après sa victoire avec 97,62% des voix exprimées lors d'un référendum présidentiel organisé le 27 mai 2007.


Bachar el-Assad est de confession alaouite, une branche de l'islam chiite largement minoritaire en Syrie.


Bachar el-Assad a fait ses études à l'école franco-arabe al-Hurriyet de Damas. Il y apprend l'anglais et le français qu'il parle couramment. Il passe son baccalauréat en 1982 puis entame des études de médecine. Doctorat en poche, il exerce de 1988 à 1992 comme ophtalmologiste à l'hôpital militaire de Tishreen (banlieue de Damas), puis part à Londres pour se spécialiser en ophtalmologie, ou il fait la connaissance de sa future femme, Asma al-Akhras, une Syrienne musulmane de confession sunnite.


Bachar el-Assad avait à l'origine une faible appétence pour la politique. Hafez el-Assad avait préparé son fils aîné, Bassel, à prendre sa succession.


Son frère Bassel el-Assad qui devait succéder à son père Hafez el-Assad meurt dans un accident de voiture en 1994. Hafez el-Assad fait alors appel à son fils cadet.


Bachar est contraint de revenir en Syrie où il rentre à l'académie militaire de Homs. En 1999, il devient colonel puis effectue des missions de confiance pour le gouvernement syrien. Il s'est notamment rendu au Liban pour rendre une visite au président Émile Lahoud et, en novembre 1999, il est reçu en tête à tête par le président Jacques Chirac à l'Élysée.


À la mort du président Hafez el-Assad, le parlement syrien amende la constitution syrienne pour abaisser l'âge minimum du candidat à la présidentielle, qui passe de 40 à 34 ans. Il est promu deux jours plus tard général en chef des forces armées syriennes par le vice président Khaddam. Le parlement le propose comme président de la République syrienne le 25 juin 2000. Il promet de mettre en œuvre des réformes économiques et politiques en Syrie, et est élu président de la République par un référendum qui s'est tenu le 10 juillet 2000, le peuple syrien voyant en lui un réformateur qui démocratiserait le pays.


Suite à son élection, le régime se libéralise timidement, ce qu'on appelle généralement le « Printemps de Damas ». Des centaines de prisonniers politiques retrouvent la liberté, des forums regroupant des intellectuels parlant de la démocratisation de la Syrie et de la fin de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963 voient le jour. Sous la pression de la vieille garde du régime dont en particulier Khaddam qui craignait l'« algérisation » de la Syrie, El-Assad met fin à ce mouvement libéral en déclarant qu'il y a des lignes rouges à ne pas franchir. Il fait arrêter des dizaines d'intellectuels par la suite.


Il est parfois décrit comme un président devant composer avec les membres les plus radicaux de l'administration de son père qui se placent toujours dans une optique de conflit armé avec Israël. Il a cependant réalisé quelques réformes économiques. La libéralisation économique du pays a été très limitée, l'interventionnisme de l'État reste extrêmement présent et la corruption continue à nuire à l'économie du pays. Par ailleurs, les sanctions économiques mises en place par les États-Unis compliquent la situation.


Débutées à partir de février 2011 ces manifestations s'inscrivent dans un contexte de protestations dans les pays arabes. Comme en Tunisie ou encore en Égypte, les manifestants demandent plus de libertés et de démocratie, ainsi qu'un meilleur respect des droits de l'homme.


En dépit des relations tendues qu'a la Syrie avec Israël, le président Assad a demandé la reprise des négociations de paix pour la restitution du plateau du Golan, occupé par Israël depuis 1967. Les États-Unis et Israël l'accusent, par ailleurs, de soutenir activement des groupes armés comme le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique.


En mai 2001, il accueille le pape Jean-Paul II et prononce un discours à Damas dans lequel il critique Israël, il a notamment dit :


« Nous constatons que la justice est bafouée : les territoires sont occupés au Liban, au Golan et en Palestine. Nous les entendons massacrer les principes de l’égalité lorsqu’ils disent que Dieu a créé un peuple meilleur que les autres [...] Ils violent les lieux sacrés, ils tentent de tuer tous les principes des religions célestes avec la même mentalité par laquelle fût trahi puis torturé le Christ et de la même manière qu'ils ont essayé de trahir et tuer le prophète Mahomet. »


Assad s'est opposé à l'invasion de l'Irak par l'armée américaine en 2003, en utilisant le siège de la Syrie au conseil de sécurité de l'ONU en dépit de l'animosité qui existait alors entre les régimes syrien et irakien. Avec l'assassinat du premier ministre libanais, Rafic Hariri, et l'hébergement supposé de militants palestiniens en Syrie, il s'attire les foudres de Washington et de Paris.


Dans le monde arabe, Bachar el-Assad a repris de bonnes relations avec l'OLP et a essayé d'en établir avec des Etats arabes conservateurs, tout en se tenant garant de l'agenda nationaliste arabe de la Syrie.


Il a initié le retrait des forces d'occupation syriennes au Liban, sous la pression internationale. En juin 2001, le gros des forces syriennes s’était retiré de Beyrouth et de sa région, et un nouveau retrait des forces de la capitale et du Metn avait eu lieu en avril 2002. Ces redéploiements avaient ramené les effectifs syriens au Liban de 35 000 à 20 000. En septembre et décembre 2004, la Syrie a ramené ses effectifs à environ 14 000 soldats. L'assassinat, en février 2005, de l'ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, provoque la colère d'une large partie de la population libanaise, les accusations se focalisant rapidement sur les services secrets syriens. Il a abouti à un troisième redéploiement des troupes syriennes, lancé en mars 2005. Le retrait complet du territoire libanais est effectué à la fin avril 2005.


Le vice-président Abdel Halim Khaddam, annonce sa démission de son poste le 30 décembre 2005 dans une interview à la chaîne Al-Arabiya à Dubaï et se réfugie à Paris avec sa famille. En janvier 2006, il y accuse Bachar el-Assad d'avoir menacé Rafic Hariri quelques mois avant son assassinat, ainsi que d'être l'une des têtes d'un système mafieux s'étendant à la Syrie et au Liban.


Partisan du projet de Nicolas Sarkozy pour instituer une Union pour la Méditerranée, Bachar el-Assad est devenu un partenaire indispensable à la réussite du projet. Il participe au sommet du 13-14 juillet à Paris et est invité au défilé militaire du 14 juillet aux côtés des autres chefs d'États signataires de l'accord. Sa présence à la tribune officielle, en ce jour symbolisant les droits de l'homme, fut dès lors controversée.

Source : fr.wikipedia.org/.../.wikipedia.org/wiki/Bachar_el-Assad

mardi 17 mai 2011

La révolution arabe et la reconquête de l’identité

La révolution arabe et la reconquête de l’identité
Par Abdelaziz al-Hays
On considère la révolution populaire arabe qui s’est déroulée en Tunisie et en Égypte, comme étant la révolution de masses la plus importante qui ait eu lieu à l’époque contemporaine après les révolutions française, bolchevique et iranienne. Aujourd’hui, dans le monde arabe, on assiste à une approbation populaire générale de cette révolution en raison de son opposition à l’injustice. Elle est aussi considérée comme un passage obligé après une phase de « blocage » par laquelle est passée la société arabe. Elle est également unanimement acceptée car elle est l’expression de la voix des masses ; voix qui est restée très longtemps dans l’attente.

L’élite et les masses

L’idée de l’expression des masses par elles-mêmes est le plus important problème qui se présente à nous. Ancrée dans l’imaginaire arabe et islamique, l’image négative des masses et du peuple en général a été bouleversée par cette révolution. Notre histoire arabe est une histoire des « élites ». De nombreuses pages de notre patrimoine littéraire, qu’il n’est pas utile de citer, rabaissent les masses et le grand public. Elles les décrivent comme étant de la « racaille », des « rebuts » ou uniquement comme des « petites gens ». Ces pages de notre patrimoine littéraire ont peu fait l’éloge des masses comme le fit Ali ibn Abi Talib, qu’Allah soit satisfait de lui, lorsqu’il dit : « Le peuple de la communauté est le pilier de la religion, ce qui rassemble les musulmans et l’arme pour combattre les ennemis ».

Cette représentation négative du peuple existait aussi en Occident. Le philosophe anglais Thomas Hobbes fut le premier à avoir étudié le terme « peuple » dans son livre Le Citoyen (1). Il dit au sujet du peuple qu’il est composé de « barbares », en raison de leur amour de la guerre, et que le mal fait partie de sa nature. Au XIXème siècle, le philosophe hollandais, Spinoza exposa une autre idée. En parlant du peuple, il utilisa le terme « foule » qu’il considère, dans son Traité théologico-politique (2), comme un être doté d’une grande puissance.

D’autres études ont porté sur le concept de « foule ». A la fin du XIXème siècle, l’historien français Gustave Le Bon considérait dans ses deux livres Psychologie des foules et Psychologie des révolutions (3), que les masses étaient une entité désorganisée et irrationnelle. Selon lui, cette entité avait une tendance à avoir une conduite irréfléchie et était encline à l’extrémisme. Cette position de Gustave Le Bon et l’enthousiasme qu’il mit à défendre cette orientation grandirent à mesure qu'il approfondissait son étude sur l’impact dévastateur de la frénésie des masses sur les sociétés. Les cent années qui ont suivi la Révolution française ont été marquées par une succession de révolutions douloureuses. Aujourd’hui, l’Occident a développé des instruments politiques et d’information qui donnent sa place à l’opinion publique et qui font d’elle un acteur influent et souverain.

Actuellement, l’expression du sentiment populaire arabe et sa pensée s’accomplissent par le biais d’appareils modernes et démocratiques. C’est le plus grand bénéfice attendu après la révolution populaire. Par ce cadeau populaire, les masses auront conscience d’elles-mêmes, de leur force et du fait qu’elles sont une entité à part entière. Cette entité est dotée d’une existence et elle est capable de porter elle-même ses idées, de les exprimer et de les mettre en œuvre. La grandeur de la révolution arabe va s’épanouir si elle représente ses masses, si elle devient leur voix et s’il ne se reproduit pas ce qui est arrivé lors des révolutions arabes des années 1950. Ces révolutions exprimaient les orientations des élites militaires et n’avaient de révolution de « masses » que le nom.

Les exemples de la Tunisie et de l'Égypte ont démontré le désir insatiable des masses arabes de s’exprimer par elles-mêmes. Les appareils de l’autorité et les élites, qui recouraient aux relations de force et de favoritisme, se basaient sur le rejet violent de l’identité et de l’intérêt du peuple. Ils considéraient que prendre parti pour des intérêts « particuliers» nécessitait de prendre position contre l’intérêt « général ». L’élite ne tenait compte que de son opinion et méprisait l’avis « général ».

Finalement, le dominant « se connaît et connaît les autres » comme le dit Pierre Bourdieu dans ses recherches de socio-politique. Dans ce modèle des rapports de force et de contrôle, le dominant est celui qui classifie les gens, qui définit leur position et qui nuance leur identité.

Tunisie… L’identité d’une élite ou l’identité d’une société ?

Dans le monde arabe, la Tunisie était le meilleur modèle de processus d’aliénation identitaire mis en œuvre. Quelle usurpation et quelle marginalisation de l’identité arabo-islamique peuvent être plus profondes que celles mises en œuvre par le Président Habib Bourguiba qui buvait du jus d’orange devant les gens pendant le mois de ramadan (4) ? Ou lorsqu’il demanda d’abandonner le hajj qui épuisait les ressources financières du pays ? Ou lorsqu’il exprima explicitement son mépris pour la langue arabe ?

Après l’indépendance de la Tunisie, Habib Bourguiba avait été condamné par les chouyoukh de la Zitouna et par le Vieux-Destour, pour sa lutte contre les symboles de l’arabité et de l’islam. Sous le slogan de la « modernisation », Bourguiba travailla à détruire les piliers de cette identité arabo-islamique. Il abolit les tribunaux islamiques et promut l’enseignement « francophone ».

De même, il prit la tête du bataillon de ceux qui, sortis des universités françaises, ont dirigé le mouvement national puis les institutions de l'État tunisien moderne. Cette élite œuvrait à la rupture de tout contact avec les racines de la personnalité tunisienne fondée sur l’identité arabe et islamique. En revanche, cette élite était disposée à embrasser et à encourager tous les éléments identitaires qui rentraient en opposition avec les piliers de cette personnalité tunisienne.

Débutée en 1987, l’ère de Ben Ali fut accompagnée d’un simulacre d’ouverture politique démocratique, de respect des droits de l’homme et de croissance économique. La vérité apparut rapidement. Le pays, son identité et la voix de son peuple entra dans une nouvelle phase d’aliénation. En Tunisie, le Général Ben Ali mit en place une politique fondée sur une tyrannie sécuritaire et répressive. Il gérait le pays directement par le biais de son immense dispositif de sécurité alors que son prédécesseur Habib Bourguiba s’appuyait en premier lieu sur son parti.

De par son caractère arabo-islamique, l’identité tunisienne fut une cible au cours de son histoire post-indépendance. Professeur de sociologie politique à l’Université de Tunis el-Manar, Salim Labid l’explique dans son livre L’identité : l’islam, l’arabité, la tunisianité : « L’identité en Tunisie, à travers les nombreuses phases de son histoire contemporaine, a incarné un véritable champ de bataille entre l’élite issue des masses qui s’assimile à l’identité arabo-islamique, comme si assimile le peuple, et une élite qui construit son identité à partir d’éléments qu’elle sélectionne elle-même. Ces éléments peuvent être la francophonie, la méditerranéité, l’africanité, la romanité ou l’identité carthaginoise mais pas l’identité arabo-islamique ». (p.20)

Il faut mettre l’accent sur la dimension islamique et arabe de la personnalité tunisienne car cette dimension a été l’objet d’attaques et de politiques de marginalisation. En réalité, l’identité du peuple tunisien ou égyptien repose sur un héritage historique profond qui lui garantit le droit à la différence et l’expression naturelle de ses composantes. La manifestation d’une identité n’exige pas obligatoirement le refus d’une autre.

Cependant, utiliser des identités en opposition avec une autre identité était, et continue d’être, une méthode pratiquée par le despotisme. Dans un pays qui ne tient pas compte des organisations des droits de l’homme et des institutions civiles et qui ne présente aucune démocratie effective, on remarque que les liens et les relations fondés sur l’identité deviennent un facteur de corruption plutôt qu’un facteur de richesse et de diversité. Contrairement à ce qu’il se passa en Tunisie, il y eut en Égypte une exploitation politique par les gouvernements d’Hosni Moubarak et d’Anouar el Sadate, de la dimension « islamique » de l’identité égyptienne.

Égypte… Un cadeau tombé du ciel entre les mains des puissants

Dés l’arrivée de Sadate au pouvoir, l'Égypte prit un nouveau tournant qui se manifesta par l’alliance avec les États-Unis et la politique d’« ouverture » économique sur le modèle libéral (infitah). Ces deux traits n’ont pas profité à l'Égypte comme elle l’envisageait. Au lieu de cela, seule une partie des élites et des secteurs bien déterminés de la société égyptienne en retirèrent des bénéfices. D'une manière générale, ces deux orientations furent des facteurs d’affaiblissement pour le peuple égyptien.

D’un point de vue économique, au début des années 1980, l'Égypte avait connu un taux de croissance intérieure de 8%, fait sans précédent dans l’histoire du pays. Cette croissance économique ne profita pas au pays dans son ensemble. Le peuple se plaignait des dysfonctionnements administratifs et de la main mise d’un parti unique qui assurait la promotion d’éléments qu’il avait choisis.
Dans la seconde moitié des années 1980, le taux de croissance des revenus intérieurs baissa fortement tout comme le taux de migration et les prix du pétrole. Cet aspect économique eut un impact sur l'ensemble du pays. Il fit baisser le niveau de vie et il provoqua une fracture entre le peuple et la direction politique du pays avec ses orientations stratégiques. Malgré ces problèmes, les classes supérieures et certains secteurs privés, proches du pouvoir, mirent en place une politique qui leur profitait. Depuis cette période, l'Égypte devint un pays sans égal en ce qui concerne le « service des riches », comme le fit remarquer le penseur égyptien Galal Amin.

Ces dernières années, l'Égypte a été témoin de la pire version de cette politique favorable aux classes supérieures. Si le pays n’avait pas vécu cette révolution, il serait devenu le passager contraint du train de la mondialisation économique « néo-libérale » que défendait ardemment Jamal Moubarak et son entourage. Cette nouvelle économie transforme l’identité du pays, brise les structures de production et étrangle les classes subalternes qui représentent 40% de la population.

L'Égypte et sa politique dépendent des hommes d’affaires ou de la « nouvelle garde » comme les a nommés le Centre de recherches américain Carnegie au mois de septembre dernier. Le Centre a constaté que les hommes d’affaires égyptiens jouent un rôle important au niveau de la prise de décisions politiques.

Les « gangs » politiques se sont mis d’accord avec les « gangs » économiques pour piller l’économie du pays et les aides extérieures. On estime que le montant de l’argent détourné s’élevait, au milieu des années 1990, à environ 300 milliards de dollars. L’alliance avec les États-Unis n’a pas été un facteur de force pour l'Égypte comme c’est toujours le cas pour quiconque accepte les conditions étasuniennes.

Des rapports ont démontré que l’administration d’Obama veillait depuis le début à ne faire aucune critique publique du Gouvernement de Moubarak au sujet de ses lacunes dans les domaines de la démocratie et des droits de l’homme.
Le régime de Moubarak n’était pas capable de refléter l’identité du peuple car ce régime était dépourvu d’identité. C’était un régime de « nature personnelle », sans structure, ne pouvant pas évoluer dans quelque direction que ce soit. Il n’était ni démocratique ni même totalitaire comme l’indique Maysa al-Jamal dans son livre L’élite politique en Égypte (p. 220).

Libération de l’autorité étatique et de la tutelle de l’opposition

La caractéristique spécifique de la transformation actuelle réside dans son intransigeance. Les masses s’expriment par elles-mêmes simplement et directement : « gouvernement corrompu alors va t’en !... » C’est ainsi que dans un premier temps le mouvement des masses a pris les choses en main. Le mouvement se restructure d’après la nouvelle situation dans laquelle il gouverne sans les élites ou leurs semblables ; que ce soient les élites de l’autorité ou celles de l’opposition.

En réalité, les élites sont de véritables élites lorsqu’elles sont une source nutritive et un serviteur des masses. Non pas lorsqu’elles s’alimentent sur le compte de ces masses et qu’elles font d'elles un champ dont elles disposent comme elles le souhaitent. De par sa qualité de grand processus de transformation, la révolution des masses recommence la formation d’élites. Elle les crée à nouveau dans un cadre stable à partir d’objectifs réalistes et concrets qui sont liés, dans un premier temps, au bien des gens.

La libération des gens et leur éloignement des dimensions autoritaires et idéologiques sont les plus grands bénéfices de la révolution populaire arabe. C’est le meilleur moyen de retrouver leur identité. C’est l’expression directe de leur volonté et de leur nature.

Les masses se concentrent autour de critères généraux que les gens acceptent. De même, elles éliminent les différences idéologiques, qui peuvent exister en leur sein, comme les normes relatives à la liberté, au respect, à la démocratie et à la justice sociale. D’un point de vue politique, l’intérêt personnel n’est plus aussi important et central qu’il a pu l’être pour l’élite gouvernante liée aux puissances occidentales. De même, ce que veut l’Occident d'un régime arabe n’est plus aussi important tant que l’autorité réside dans la rue et que l’opinion est celle du peuple.

Des fenêtres furent ouvertes aux arabes durant le siècle passé depuis la chute du califat, la fin du colonialisme, l’effondrement de l’Union Soviétique et la coopération politique avec les États-Unis. Les arabes n’ont pas utilisé ces évènements dans le but d’un changement démocratique dans la région. Au contraire, c’étaient des ouvertures exploitées par des élites despotiques et des idéologies fermées.

Néanmoins, aujourd’hui, les caractéristiques d’une pénétration globale du corps social par les idéaux des masses se manifestent dans les pays arabes. Cela, après que les forces de la tyrannie aient épuisé leur énergie et leurs astuces et après l’apparition d’un nouvel ordre « social » conscient des effets du despotisme dans son pays.

Nous pouvons déclarer qu’actuellement les gens ont gagné le droit de s’exprimer par eux-mêmes. Les masses ne sont plus seulement des « majorités silencieuses » comme les décrivit Jean Baudrillard. Il disait à leur sujet qu’elles avaient une énergie négative qui absorbait seulement ce que lui injectaient les élites. Elles ne sont plus aujourd’hui, comme le pensait Abu al-Ala al-Maari « le bataillon des muets », otage de l’esprit des autres.


Notes de lecture :

(1) Cf. Hobbes Thomas, Le citoyen ou les fondements de la politique, Paris, Ed. Flammarion, 1993
(2) Cf. Spinoza Benedictus de, Traité théologico-politique, Paris, Ed. Flammarion, 1997
(3) Cf. Le Bon Gustave, Psychologie des foules, Paris, PUF, 2003 - La Révolution française et La psychologie des révolutions, Kessinger Publishing, 2010
(4) En mars 1964, en plein mois de ramadan, Habib Bourguiba but ostensiblement, à la télévision, un verre de jus d'orange en pleine journée. En février 1961, il avait appelé ses concitoyens à ne pas observer le jeûne du ramadan afin de mieux affronter et combattre le sous-développement.
Source : Al Jazeera
Traduction : Souad Khaldi

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caricature kadhafi 2011

caricature de Kadhafi dessinée sur un mur





point de vue

La révolution arabe n'a pas encore eu lieu

Lorsque nous habitions au Caire en 2008, mon compagnon était sans cesse harcelé dans la rue. Egyptien
 gracile d'une vingtaine d'année, tout dans son maintien et son dialecte trahissait l'orientation sexuelle et le fait qu'il était né et avait vécu en Arabie saoudite. Masri mughtareb, Egyptien de l'étranger : cette condition enviable – les membres de la diaspora étant plus aisés que les autres Egyptiens – le désignait aux pressions des commerçants et aux intimidations des chauffeurs de taxi. Qu'il ouvre la bouche, et les prix s'envolaient ; qu'il proteste, et les menaces pleuvaient. A une ou deux reprises, il avait échappé aux coups grâce à sa voix perçante (je le surnommais bouri, klaxon) et à son vaste répertoire d'insultes, égyptiennes et saoudiennes. Jour après jour, il rentrait épuisé et tendu à la maison. Hochant la tête, il murmurait : "L'Egypte est une jungle : les lions mangent les agneaux, et il faut être renard pour y survivre."


Trois ans plus tard, l'hostilité et la violence qui divisaient les Egyptiens se sont retournées contre le régime et ont fait fuir Hosni Moubarak, parvenu au pouvoir en 1981. Occupant Midan el-Tahrir (place de la Libération) pendant plus de deux semaines, les Egyptiens ont résisté à la police et à ses auxiliaires, les fameux baltagueya, briseurs de révolution à la solde du pouvoir. La "République de Tahrir" est devenue un havre de solidarité et d'entraide entre hommes et femmes, jeunes et vieux, musulmans, chrétiens et athées. Disparu, le harcèlement sexuel. Envolée, la haine interconfessionnelle. Oubliés, l'incivisme et la négligence. Les chrétiens protègent les musulmans, les musulmans pleurent les martyrs chrétiens. La guerre de tous contre tous n'est plus : à sa place, une vaste révolte, opiniâtre et admirable, a tenu tête à la brutalité policière.


La situation était intenable en 2008 ; en 2011 elle a empiré. Anarchie institutionnelle, corruption, exploitation économique, répression : les raisons de se révolter ne manquaient pas. Les possibilités de le faire étaient plus rares. Les partis d'opposition réelle sont bannis depuis 1952 ; l'état d'urgence, en vigueur depuis 1967, interdit manifestations et grèves. La fuite de Ben Ali a montré la voie : de même qu'en Europe de l'Est en 1989, la chute d'un mur a entrainé la dislocation de tous les autres. Moubarak est tombé ; Libyens, Bahreïnis et Yéménites sont dans la rue ; même les Syriens et les Saoudiens, pourtant durement réprimés, relèvent la tête. Alors que les légions américaines commencent à se retirer du Moyen-Orient, le changement qu'elles étaient censées favoriser se produit enfin, mais pas à la pointe des baïonnettes. Ce sont l'exaspération et la dignité, la colère et le respect de soi qui parlent.


Quelques leçons peuvent être tirées des événements récents. Premièrement, la révolution arabe n'a pas encore eu lieu : en Tunisie et en Egypte, les mêmes têtes – hormis Ben Ali et Moubarak – sont toujours aux commandes du pays. La révolte de 2011, pour l'instant, c'est un peu la fuite à Varennes sans la prise de la Bastille ni l'abolition des privilèges : le président est parti, mais de nombreux prisonniers politiques sont encore à l'ombre et une législation d'exception continue de protéger les puissants. En Egypte, l'armée, qui a fourni à la République tous ses présidents, de Naguib à Moubarak, tient le pays ; la page de la révolution militaire de 1952 n'est toujours pas tournée.


Deuxièmement, les révoltes arabes ne sont pas la révolution iranienne. Il est vrai que les islamistes jouent un rôle important dans les mobilisations égyptienne et bahreïnie. Mais ni les Frères musulmans ni les partis chiites n'ont organisé les journées de 2011 : ils se contentent de soutenir une mobilisation qui les dépasse. Et contrairement à Khomeiny, ils ne parviendront pas à monopoliser le pouvoir : si le clergé iranien était un pilier de l'Etat, les Frères étaient bannis de la scène politique égyptienne, et les chiites de Bahreïn sont durement marginalisés. Si la révolte arabe peut être comparée à la révolution iranienne, c'est parce qu'ici et là, le soulèvement populaire a fourni à une partie de l'Etat (le clergé en Iran, l'armée en Egypte, le prince héritier à Bahreïn) l'occasion de rebattre les cartes du pouvoir.


Troisièmement, la révolte arabe témoigne de changements politiques telluriques. En l'absence de partis crédibles, les mosquées ont longtemps été d'importants lieux de contestation. Mais le religieux a lui aussi été victime de la répression. Militants emprisonnés, mosquées sous surveillance, religion devenue objet de grande consommation : tout a concouru, pendant les dix dernières années, à la dépolitisation de l'islam politique lui-même. En même temps, la révolution technologique a fourni des armes nouvelles à la contestation. Pour s'organiser dans un Etat policier, on peut compter sur ses réseaux familiaux ; mais mieux vaut utiliser internet. La toile a permis de démultiplier la protestation, d'échanger des tuyaux et de bénéficier de la mobilisation de millions d'internautes. Mais qualifier la révolte arabe de "révolution Facebook" reviendrait à confondre l'instrument et l'objectif, les moyens et les fins. La révolte de 2011 est, tout simplement, démocratique : Tunisiens et Egyptiens sont descendus dans la rue pour rappeler aux puissants qu'ils étaient plus puissants – et plus nombreux – qu'eux.


Quatrièmement, la nouvelle génération arabe, plus urbaine, mieux éduquée, plus ambitieuse que la précédente, offre un spectacle que peu d'observateurs, obnubilés par les progrès de l'islamisme et du terrorisme, avaient daigné remarquer. Technologiquement habile, prompte à tirer parti de l'espace urbain, partisane de slogans universels (fin de la répression, départ des corrompus, dignité et respect), son succès à infléchir le cours de l'histoire a paradoxalement tenu à ce que les régimes la croyaient négligeable. Les yeux rivés sur Al-Qaida, personne n'a songé à suivre de près ce que faisait la nouvelle génération. Des trottoirs de Tunis aux places du Caire et aux ronds-points et rocades du Golfe, la jeunesse a transformé les villes arabes en machines à protester. Ce faisant, elle rappelle une vérité importante : le réseau social le plus efficace, celui qui favorise le plus les échanges, la communication et la révolte, ce n'est pas Facebook. C'est la ville.


Les révoltes arabes vont-elles conduire à de véritables changements ? La question agite toutes les têtes, de Washington au Caire et à Riyad. L'enjeu des protestations est la fin du népotisme et de la corruption, le démantèlement des systèmes de clientèle qui, autour d'une famille ou d'un clan, drainent les énergies, stérilisent l'économie, produisent exclusion et répression. Il a fallu attendre un siècle pour que la Révolution française porte des fruits durables et que les Français viennent à bout des blocages les plus révoltants de leur société. Il faudra certainement plusieurs décennies aux sociétés arabes pour remplacer le népotisme par la méritocratie, la corruption par l'égalité des chances, le monopole par la libre concurrence et l'autoritarisme par l'arbitrage pacifique. Une manière pour nous, Européens, d'aider à ce processus serait de faire comprendre aux dictatures arabes qu'elles ne bénéficient plus de l'amitié de Paris, de Londres et de Bruxelles. Les consommateurs que nous sommes pourraient aussi visiter plus souvent Le Caire, Tunis et Manama, et regarder d'un autre œil les commerçants, chauffeurs de taxi et autres badauds. Qui sait ? Il s'en trouvera peut-être un pour nous dire dans un grand sourire, songeant aux atermoiements de Paris face aux révoltes arabes

dimanche 15 mai 2011

caricature Hosni Mubarak

Vice-président de la République arabe d'Égypte (1975-1981) au moment de l'assassinat du président de la République Anouar el-Sadate, en octobre 1981, il lui succède au poste de chef de l'État et se présente à la présidence de la République, élection qu'il remporte le 14 octobre 1981. Il reste au pouvoir jusqu'à sa démission contrainte le 11 février 2011, conséquence de la révolution de 2011.




jeudi 3 février 2011

Algérie: sept policiers blessés lors d’une manifestation interdite à Alger


Sept policiers ont été blessés samedi dans des heurts avec des partisans du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD, opposition) devant leur siège à Alger d’où devait partir un cortège pour une manifestation interdite par les autorités, a rapporté l’agence algérienne APS.
Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) qui avait appelé à la manifestation, a indiqué par téléphone à l’AFP qu’”il y a eu plusieurs blessés et parmi eux, le chef du groupe parlementaire du RCD Othmane Amazouz, et de nombreuses arrestations” devant le siège de son parti où ses partisans avaient rendez-vous avant la marche prévue sur le Parlement.
Certains manifestants brandissant des drapeaux algériens mais aussi parfois les couleurs de la Tunisie criaient “Algérie démocratique” ou “le pouvoir, y’en a marre”, a constaté l’AFP.
Peu après, un journaliste de l’AFP a également vu le chef régional du RCD à Bejaia (260 km à l’est d’Alger), Reda Boudraa, la tête couverte de sang après avoir reçu un coup de bâton. Il a été évacué dans une ambulance avec un autre manifestant blessé.
Le député et porte-parole du RCD Mohsen Belabbes a fait état à la mi-journée de six blessés.
L’AFP a été témoin de plusieurs arrestations musclées, surtout des jeunes. L’un d’eux a été traîné par cinq hommes en civil dans la rue vers l’entrée d’un immeuble où il lui ont passé les menottes.
Arezki Aïter, le député RCD de Tizi Ouzou, principale ville de Kabylie, a été interpellé puis relâché une heure plus tard, selon son parti.
Dès le début de la matinée, quelque 300 personnes s’étaient retrouvées bloquées par des centaines de membres des forces de l’ordre casqués et équipés de matraques, boucliers et gaz lacrymogène, devant le siège du RCD sur l’avenue historique de Didouche Mourad, les Champs Elysées algériens.
Les manifestants devaient en partir pour la place de la Concorde, dans le centre, et marcher vers 10H00 GMT en direction de l’Assemblée nationale populaire, le Parlement.
“Je suis prisonnier dans le siège du parti, a déclaré Saïd Sadi par haut-parleur depuis le premier étage de l’immeuble. Je ne peux pas partir d’ici”, a-t-il affirmé aux manifestants et dizaines de journalistes présents.
“On ne peut pas mener de lutte pacifique quand ont est assiégé”, a-t-il clamé.
Dans la rue, ses partisans brandissant des drapeaux algériens et d’au moins deux autres de la Tunisie voisine où la population a renversé il y a une semaine 23 ans de dictature, criaient: “Etat assassin”, “Jazaïr Hourra, Jazaïr Democratiya” (“Algérie libre, Algérie démocratique”).
Entre les chants patriotiques, on pouvait aussi entendre en français “le pouvoir, y’en a marre” et lire une pancarte appelant à “la dissolution des instances élues”.
Dès vendredi soir, les autorités avaient pris des dispositions pour quadriller la capitale après que le RCD eut confirmé son intention de manifester malgré l’interdiction décrétée par la wilaya (préfecture) d’Alger. En milieu de nuit, des dizaines de véhicules blindés étaient déjà en position dans le vieux centre historique.
Des barrages ont aussi été érigés à l’entrée est de la ville et au moins trois bus transportant des manifestants de Kabylie ont été bloqués dès vendredi soir, selon des témoins cité par le quotidien El-Watan mais déterminés “à continuer à pied”.
Sur la place de la Concorde, dans le centre, des dizaines de véhicules blindés étaient stationnés et des centaines de membres de la protection civile et de la police étaient postés dans la matinée. Devant le palais présidentiel, sur les hauteurs d’Alger, une douzaine de véhicules blindés armés de canons à eau veillaient également.
Dans le ciel, un hélicoptère surveillait la situation.
L’Algérie a vécu au début de janvier cinq jours d’émeutes contre la vie chère qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés. Le mouvement s’est arrêté après l’annonce par le gouvernement de mesures baissant les prix des produits de première nécessité.
AFP
Source: Algerie-focus.com 22/01/2011

Moubarak annonce de nouvelles mesures, nouveau gouvernement samedi

Le président égyptien Hosni Moubarak a annoncé des réformes démocratiques, la démission de son gouvernement et la formation dès samedi d'un nouveau cabinet, lors d'une allocution télévisée dans la nuit de vendredi à samedi à la suite de manifestations sans précédent.
"Il n'y aura pas de retour en arrière sur la voie des réformes que nous avons choisie, et nous avancerons avec de nouvelles mesures qui confirment notre respect de l'indépendance de la justice et plus de liberté aux citoyens".
"De nouvelles mesures pour endiguer le chômage, augmenter le niveau de vie, développer les services et soutenir les pauvres" seront prises, a ajouté le président égyptien lors d'une déclaration de onze minutes à la télévision nationale à la suite de quatre jours de manifestations sans précédent dans le pays depuis son arrivée au pouvoir il y a trente ans.
Le président égyptien a également déclaré avoir demandé au gouvernement "aujourd'hui de démissionner", affirmant qu'il allait mettre en place un nouveau gouvernement samedi et donner des instructions à cet effet.
Des centaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi à travers l'Egypte demandant la chute du président Hosni Moubarak à la tête depuis 30 ans du plus peuplé des pays arabes.
Au moins 20 personnes ont été tuées et des centaines blessées lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre vendredi, portant à 27 le nombre de morts depuis le début des manifestations anti-gouvernementales mardi.
Ces protestations sans précédent s'inscrivent dans la foulée du soulèvement populaire ayant chassé du pouvoir il y a deux semaines le président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali.

29/01/2011

En Algérie, le gouvernement est déstabilisé par la révolution tunisienne




Devant faire face à une vague d’immolations par le feu, les autorités algériennes misent sur la baisse des prix des produits de base pour calmer la population qui regarde vers Tunis


Les manifestions contre le chômage et la cherté de la vie tournent à l'émeute dans un quartier d'Alger, le 7 janvier dernier (photo Nureldine/AFP).


Le gouvernement algérien fait face à une vague totalement incontrôlable d’immolations par le feu depuis une semaine. Six personnes, d’âges différents, ont attenté à leur vie en se brûlant devant un bâtiment public dans le style sacrificiel du jeune Mohamed Bouazizi, de Sidi Bouzid, devenu emblématique de la révolution tunisienne.


C’est à Boukhadra, une bourgade algérienne frontalière de la Tunisie, qu’a débuté, le 15 janvier, au lendemain de la chute du président Ben Ali, cette série d’immolations, avec le geste tragique de Bouterfif Mohsen, 34 ans, sans emploi et père d’une fille. En réponse, le wali (préfet) de Tebessa a dissous le conseil communal de Boukhadra.


Une « mesurette » désemparée dans une situation des plus tendues, où la rumeur publique amplifie tous les jours le nombre des immolations par le feu. Chawki Amari, un chroniqueur satirique, a titré son article : « Le gouvernement va importer 30 millions d’extincteurs », soit approximativement la population algérienne.
"Nos dirigeants se “benalisent” un peu plus"
Si la déferlante des émeutes du début du mois – qui ont fait quatre morts, plus de 800 blessés et 1 200 arrestations – est retombée, le pays vit toujours dans une vive tension, aiguisée par l’issue victorieuse de la révolte tunisienne. « Ce qui arrive montre bien que la réponse du pouvoir aux dernières émeutes était un refus de voir la réalité du pays en face », explique Mohand Alnine, juriste et militant des droits de l’homme.


« Le gouvernement a traité la crise de janvier comme une conséquence de la hausse des prix des produits de base, poursuit-il. Il nous a “vendu” la baisse du prix de l’huile et du sucre comme la solution. Mais la crise continue. Les Algériens se suicident dans les rues. »


Le Trésor public a consenti un manque à gagner fiscal de 300 millions d’euros pour faire baisser d’environ 15 % le prix de ces deux produits de base. Pour Zoheir Oukil, universitaire, « le gouvernement sait que la situation est bien plus grave, il cherche à gagner du temps avec des mesures techniques sur les prix ».


L’autre riposte, face à la colère montante, est politique. Le wali d’Alger a interdit une marche dont la demande a été déposée pour samedi 22 janvier par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Or, le parti du docteur Sadi a décidé de maintenir son mot d’ordre. « Ceux qui attendaient l’esquisse d’un geste vers une ouverture après ce qui est arrivé en Tunisie sont désarçonnés, explique Fouad Belmekki, militant pour le changement démocratique. Nos dirigeants font l’inverse, ils se “benalisent” un peu plus ».
L’accès à Facebook est devenu lent
Un syndicaliste contestataire de la direction de l’UGTA – centrale syndicale sous contrôle du pouvoir –, Mohamed Badaoui, a été arrêté sur la base d’un texto envoyé pour saluer la victoire du peuple tunisien et souhaiter une évolution similaire en Algérie. Il a été mis sous contrôle judiciaire après une vive réaction du mouvement syndical. L’accès à Facebook est devenu lent. Les SMS sont fréquemment bloqués. Et les menaces de répression deviennent précises pour les militants qui appellent à suivre l’exemple tunisien.


L’ancien premier ministre, démissionnaire sous Bouteflika, Ahmed Benbitour a appelé au rassemblement de toutes les initiatives pour le changement. « Nous savons que nous devons lâcher du lest, mais cela ne doit pas se faire sous la pression des événements de Tunisie », rapporte une source proche du DRS, le bras sécuritaire et politique de l’armée.


Dans un tel contexte, il reste au pouvoir algérien à jouer de ses excédents financiers pour inonder le pays d’importations subventionnées, comme celles de blé tendre. Et à regarder vers sa frontière pour bien s’assurer que la révolution tunisienne n’essaime pas trop vite. 

20/01/2011

SM le Roi Mohammed VI


SM le Roi Mohammed VI est né le mercredi 21 août 1963 (1er Rabiaa II 1383 de l'hégire) à Rabat. A l'âge de quatre ans, Feu SM Hassan II le fait entrer à l'école coranique au Palais Royal.
Le 28 juin 1973, SM le Roi Mohammed VI obtient, avec succès, le certificat d'études primaires et poursuit ses études secondaires au Collège Royal où il obtient son baccalauréat en 1981.
En 1985, SM le Roi Mohammed VI obtient sa licence de droit à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat. Le sujet de son mémoire porte sur "l'Union Arabo* Africaine et la stratégie du Royaume du Maroc en matière de relations internationales".
En 1987, il obtient le premier certificat d'études supérieures (C.E.S) en sciences politiques avec mention.
En juillet 1988, SM. le Roi Mohammed VI obtient avec mention le diplôme des études supérieures du doctorat en droit public.
Afin de compléter sa formation et de vivre de près la pratique des principes et règles de droit appris à la faculté, il effectue, en novembre 1988 à Bruxelles, un stage de quelques mois, directement auprès de M.Jacques Delors, alors Président de la Commission des Communautés européennes.
Le 29 octobre 1993, il obtient, à l'université de Nice* Sophia Antipolis, le titre de Docteur en Droit avec la mention "très honorable" et les félicitations du jury, pour sa thèse de doctorat en droit, sur le thème de "la coopération CEE* Maghreb".
Le 22 décembre 1979, SM le Roi Mohammed VI est porté à la Présidence d'Honneur de l'Association Socio* Culturelle du Bassin Méditerranéen.
Le 18 mars 1982, il est nommé par Feu SM Hassan II, Président du Comité d'Organisation des IX* èmes jeux méditerranéens de Casablanca.
Le 11 avril 1985, SM. le Roi Mohammed VI est nommé par Feu SM Hassan II, Coordinateur des Bureaux et Services de l'Etat Major Général des Forces Armées Royales, une tache digne d'un prince qui a su mener à bien les différentes responsabilités et missions qui lui ont été confiées.
Le 12 juillet 1994, SM le Roi Mohammed VI est promu au grade de Général de Division.
Depuis 1996, président de l'Association Royale Marocaine du Cheval de Selle (ARMCS) et président d'honneur de l'association "TAFILELT". Le souverain est président du club de surf "Oudayas Surf Club de Rabat" (OSCR), Depuis 1999.
Rompu aux lourdes tâches depuis son jeune âge, SM le Roi Mohammed VI, alors prince héritier, a été souvent chargé par son défunt père de mener de nombreuses missions à différents niveaux national, arabe, islamique, africain et international, auprès de Chefs d'Etat frères et amis. Il a ainsi participé à plusieurs conférences internationales et régionales.


Sa première mission officielle à l'Etranger remonte au 6 avril 1974, quand il a représenté Feu SM Hassan II à l'Office Religieux célébré à la cathédrale "notre dame de Paris" à la mémoire du Président français, Georges Pompidou.


Devenu Roi du Maroc, Le 23 juillet 1999, après le décès de SM Hassan II. La cérémonie de présentation de l'allégeance s'est déroulée à la salle du trône du Palais Royal de Rabat.
Le 30 juillet 1999, SM le Roi Mohammed VI donne ses hautes instructions pour que la fête du trône soit célébrée le 30 juillet de chaque année, et adresse à la nation son premier discours du trône dans lequel le souverain s'engage à poursuivre l'œuvre de son père, Feu SM Hassan II, et à accorder une priorité particulière à la solution de certains problèmes sociaux.
SM le Roi Mohammed VI est chef suprême et chef D'état* major général des forces armées royales (FAR).
Son premier déplacement à l'extérieur, depuis son intronisation a été effectue du 25 au 28 décembre 1999, au cours duquel, SM le Roi Mohammed VI a visité le Royaume d'Arabie Saoudite, l'Etat des Emirats Arabes Unis et la République de Tunisie.
Le 12 Juillet 2002, mariage de SM le Roi Mohammed VI avec SAR la Princesse Lalla Salma.
Le 8 mai 2003, le Ministère de la Maison royale, du protocole et de la chancellerie, annonce l'heureuse nouvelle de la naissance de SAR le Prince héritier Moulay El Hassan, auquel le Souverain a décidé de donner le prénom de son Auguste Grand* père Feu Sa Majesté Hassan II que Dieu ait son âme.
Sa majesté le Roi Mohammed VI s'est vu décerner plusieurs décorations et prix:
* Le Trophée de l'Association Internationale Contre la Violence dans le Sport (AICVS), le 11 septembre 1983;
* Le grand cordon de la république tunisienne, en août 1987
* Les médailles d'or attribuées par le magazine omnisports (français* anglais) "champion d'Afrique", au titre des années 1988* 1989
* le prix "pour grenade 1999" dans sa modalité d'honneur décerné par le groupe des station* radio de la chaîne "SER" de grenade, en décembre 1999
* Le collier Hussein Ibn Ali (Jordanie), en mars 2000
* La grande croix avec cordon de l'ordre de mérite de la République italienne, en avril 2000;
* Le grand cordon du mérite national (Mauritanie), en avril 2000;
* Le grand collier de l'ordre du 7 novembre (Tunisie), en mai 2000;
* Le grand cordon de l'insigne national Malien, le 14 juin 2000;
* Le prix de la fondation américaine "Hellen Keller" qui œuvre dans le domaine social, et plus particulièrement dans la lutte contre la cécité, le 17 juillet 2000;
* Le titre de docteur honoris causa de l'université George Washington, le 22 juin 2000;
* Le collier de l'ordre d'Isabelle La Catholique (Espagne), Le 18 septembre 2000;
* Le prix Abderrahmane 1* er, décerné par la mairie d’Almunecar (60 KM à l’Est de Grenade). Prix attribué traditionnellement à des personnalités contribuant de manière significative au renforcement des relations entre le monde arabe et l’Europe, le 27 novembre 2000;
* "L’emblème de l’ISESCO", la plus haute distinction décernée par l’organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture aux chefs d’état membre, le 7 décembre 2000;
* Le Wissam "Oumaya" Al Watani de l'ordre du grand Wichail (Syrie), le 9 avril 2001;
* Le Wissam de mérite libanais de catégorie exceptionnelle, le 13 juin 2001;
* Le grand cordon d'Abou Bakr Seddiq, la plus haute distinction de l'organisation des associations du Croissant Rouge et de la Croix* Rouge arabes, en reconnaissance du rôle que joue le Souverain dans le domaine de l'action humanitaire et caritative et de sa solidarité avec les couches démunies, le 29 juin 2001.
* Grand collier Al* Khalifia (Bahreïn), le 28 juillet 2001.
* l'Ecu présidentiel décerné par l'organisation arabe du travail l'OAT en considération pour les efforts déployés par le Souverain dans les domaines du développement économique et de la promotion de l'action arabe commune, le 19 avril 2002
* le Grand Collier d'Or du Mérite du Handball africain décerné par la Confédération Africaine de Handball (CAHB), le 22 avril 2002
* L'emblème de l'organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences (ALECSO), le 29 avril 2002.
* Ouissam "Moubarak Al Kabir", remis par le chef de l'Etat Koweïtien, SA Cheikh Jaber Al Ahmad Al Jaber Al Sabah, le 22 octobre 2002.
* "Cordon de l'Indépendance", remis par l'Emir du Qatar SA Hamad Ben Khalifa Al* Thani, le 25 octobre 2002.
* "Grand Cordon du Nil", remis par le président égyptien, M.Mohamed Hosni Moubarak, le 28 octobre 2002.
* " Médaille d'honneur de l'Association internationale des Lions club décernée à SM le Roi en reconnaissance des actions du Souverain dans le domaine social, le 7 mai 2003.
* Médaille décernée par de l'Organisation Internationale des Migrations (OIM), le 22 octobre 2003.
* "Grand Croix de l'Ordre National de la Valeur" du Cameroun, le 17 juin 2004.
* "Grand croix" de l'étoile équatoriale, la plus haute distinction au Gabon, le 21 juin 2004
* "Grand croix de l'ordre national du Niger", le 24 juin 2004.
* Le 28 juillet 2004, Le magazine "Arabian Business" édité par ITP* Business, la première société éditrice de revues économiques au Proche* Orient, décerne à Sa Majesté le Roi Mohammed VI le Prix de la réalisation électronique "en considération des efforts et initiatives de Sa Majesté en matière de réformes politiques et économiques".
* Le 5 octobre 2004, Le Roi Albert II de Belgique décore SM le Roi Mohammed VI du Grand Croix du Wissam Léopold.
* Le 24 novembre 2004, la Fédération internationale des journalistes et écrivains du tourisme (FIJET) et La Fédération arabe des journalistes et écrivains du tourisme (FAJET) décernent à SM le Roi Mohammed VI l'"Ecusson" des deux Fédérations.
Le 23 novembre 2004, l'Organisation Méditerranéenne des Journalistes et Ecrivains du Tourisme (OMJET) décerne à SM le Roi Mohammed VI le Grand prix d'Olivier Tourisme et paix pour l'année 2004.
Le 26 novembre 200, SM le Roi Mohammed VI , en visite officielle au
Brésil, est décoré à Brasilia par le Président Lula da Silva de la médaille du "Cruzeiro do Sul", la plus haute distinction décernée au Brésil aux chefs d'Etat et illustres personnalités étrangères.
Le 1- er décembre 2004, SM le Roi Mohammed VI, en visite officielle au Pérou, est décoré par le Président du Congrès péruvien (parlement), de la Médaille d'honneur du Congrès de l'ordre de la Grande croix.
Le 3 décembre 2004, SM le Roi Mohammed VI est décoré, au palais de la Moneda à Santiago, par le président chilien M.Ricardo Lagos Escobar, du collier "Bernardo O'higgin", la plus prestigieuse distinction décernée aux chefs d'Etat et illustres personnalités étrangères.
11 février 2005, SM le Roi est décoré par le président des Etats* Unis du Mexique, M.Vicente Fox Quesada, du grand Collier de l'Ordre mexicain de l'Aigle Azteca, une des prestigieuses décorations décernées aux chefs d'Etat et aux hautes personnalités au Mexique.
1er mars 2005, SM le Roi Mohammed VI est décoré par le président burkinabé, M.Blaise Compaoré, du Grand* Croix de l'ordre burkinabé, la plus haute distinction remise par le Burkina à un chef d'Etat.
Le 19 mars 2005, SM le Roi Mohammed VI est élu "Homme de l'année économique francophone" par le Forum Francophone des Affaires (FFA) en raison du vaste projet de société incarné par les nombreuses réformes initiées au
Maroc par le Souverain.
Le 28 novembre 2005, SM le Roi est décoré par Sa Majesté impériale Akihito, Empereur du Japon, du Collier de l'ordre suprême du "Chrysanthemum" et du Grand cordon de l'ordre suprême du "Chrysanthemum".
Le 20 février 2006, SM le Roi Mohammed VI est décoré par le président gambien, M.Yahia Jammeh de l'insigne du grand commandeur de la république de Gambie.
22 février 2006,SM le Roi Mohammed VI est décoré de la Grand* Croix de l'Ordre National du Mérite du Congo par le Président congolais, M.Denis Sassou Nguesso.
Le 28 février 2006, SM le Roi est décoré par le président de la République Démocratique du Congo (RDC), M.Joseph Kabila, du Grand Cordon de l'Ordre National "Héros Nationaux", la plus haute distinction honorifique de la RDC.

Abd El-Aziz Bouteflika


Abd El-Aziz Bouteflika (en arabe عبد العزيز بوتفليقة,   Prononciation ) est un homme d'État algérien qui exerce les fonctions de président de la république d'Algérie depuis le 15 avril 1999.

Le père de Abdelaziz Bouteflika, Ahmed, est né à Tlemcen [1]. Il émigre très jeune au Maroc. Ahmed Bouteflika était marié à deux femmes : Belkaïd Rabia et Ghezlaoui Mansouriah, qui est la mère d'Abdelaziz. Elle était gérante d'un hammam. Ahmed Bouteflika est mort en 1958.

Abdelaziz Bouteflika naît le 2 mars 1937 à Oujda (Maroc). Il est le premier enfant de sa mère et le deuxième de son père, Fatima étant sa sœur aînée. Il a quatre frères (Abdelghani, Mustapha, Abderahim et Saïd), une sœur (Latifa) et trois demi-sœurs (Fatima, Yamina et Aïcha).

Abdelaziz Bouteflika vécut et étudia à Oujda (Maroc) puis quitta l'école en 1950 pour rejoindre l'école Hassania de Scout, créée par le prince héritier Moulay El Hassan (devenu plus tard le roi Hassan II) avant de devenir moniteur. En 1956, il rejoint l'ALN à Oujda, mais Abdelaziz Bouteflika n'a alors jamais porté d'arme ni combattu en Algérie.[réf. nécessaire] Il ne rentre en Algérie qu'après le cessez-le-feu de 1962. Il se marie en août 1990 avec Amal Triki, fille d'un ancien diplomate, Yahia Triki. Le couple n'a pas d'enfant et Mme Bouteflika vit à Paris.

En 1956, l'ALN ordonne à tous les étudiants algériens de rejoindre ses rangs, sous peine d’être poursuivis pour désertion. Abdelaziz Bouteflika rejoint l'Armée des frontières au Maroc à l'âge de 19 ans.

Il fit son instruction militaire à l’École des cadres de l’ALN de Dar El Kebdani (Maroc, Ville de Nador), puis il devint "contrôleur" pour la direction de la Wilaya V (au Maroc), sa tâche consistait "à plaider la cause de l’ALN" auprès des populations rurales algériennes pour en obtenir le ralliement. Il se consacrera à cette fonction de contrôleur durant dix mois, entre 1957 et 1958.

En 1958 il fut promu par Houari Boumédiène et devint secrétaire administratif au sein du poste de commandement de la Wilaya V (au Maroc) puis secrétaire particulier de Boumédiène au PC de la Wilaya V, mais aussi au PC de l'état-major Ouest et au PC de l'état-major général (1960).

En 2002 et 2005, l'homme politique français Pierre Messmer, ancien ministre des armées de Charles de Gaulle, l'accuse d'avoir planifié en 1962 le massacre des Harkis.

En septembre 1962, il devient, à 25 ans, ministre de la jeunesse et du tourisme dans le gouvernement du président Ahmed Ben Bella. Membre de la première Assemblée constitutionnelle, il est élu député de Tlemcen aux première et deuxième Assemblées législatives. Après le congrès du FLN d'avril, il est nommé membre du Comité central et du bureau politique du FLN.

À partir de l'année 1963 il est appelé à effectuer de nombreuses missions à l'étranger comme ministre des Affaires étrangères par intérim. En juin 1963, il est confirmé dans ses fonctions. Dès lors il s'en suit une période durant laquelle le jeune ministre des Affaires étrangères (à l'époque plus jeune ministre de ce département au monde) dirigera la diplomatie algérienne, une diplomatie qui faisait de l'Algérie un pays porte-parole du tiers monde et l'interlocuteur privilégié dans les rapports entre le Nord et le Sud, au cours de la même période il obtiendra sa plus grande consécration en présidant la 23e session de l'Assemblée générale de l'ONU. Il conclura à ce titre avec la France, au nom de la République algérienne (démocratique et populaire), l'accord du 27 décembre 1968 relatif à la circulation, à l'emploi et au séjour en France des ressortissants algériens et de leurs familles, pierre angulaire de la politique de grande émigration algérienne. Il gardera son poste jusqu'à la mort du président Houari Boumédiène.

Le président Chadli Bendjedid le nomme ministre d'État en 1979. Bouteflika est néanmoins peu à peu écarté de la scène politique qu'il quitte en 1981. Il est traduit devant le conseil de discipline du FLN. Il choisit de s'exiler pendant 6 ans dans un contexte politique hostile et d'incrimination par la Cour des comptes de sa gestion du ministère des Affaires étrangères.

Le 22 décembre 1981, Bouteflika est poursuivi pour « gestion occulte de devises au niveau du ministère des Affaires étrangères» (entre 1965 et 1978) par la Cour des comptes.

Dans son arrêt définitif du 8 août 1983, la Cour des comptes donnait son verdict : « M. Abdelaziz Bouteflika a pratiqué à des fins frauduleuses une opération non conforme aux dispositions légales et réglementaires, commettant de ce fait des infractions prévues et punies par l’ordonnance n° 66-10 du 21 juin 1966 et les articles 424 et 425 du Code pénal. » (El Moudjahid du 9 août 1983.)

La Cour des comptes évaluait à « plus de 6 milliards de centimes » (l'équivalent de 100 milliards de centimes actuels) le montant dont Bouteflika restait redevable auprès du Trésor.

«Agissant alors en qualité de ministre des Affaires étrangères, M. Abdelaziz Bouteflika avait successivement ordonné aux chefs de missions diplomatiques et consulaires, par instructions n° 20 du 14 février 1966, n° 33 du 1er décembre 1966, n° 36 du 1er mai 1967, n° 68 du 1er octobre 1969 :

en 1966, de conserver au niveau des postes les soldes disponibles qui devront faire l’objet d’instructions ultérieures particulières ;
en 1967, d’ouvrir des comptes particuliers devant abriter ces disponibilités ;
en 1969, enfin, de procéder au transfert des reliquats disponibles vers deux comptes bancaires ouverts auprès de la Société des banques suisses, les reliquats des exercices ultérieurs devant désormais avoir la même destination. » (El Moudjahid du 9 août 1983.)
La Cour observait que « le gel de cette importante trésorerie, qui a notamment profité à un établissement bancaire étranger, n’a donc obéi à aucun texte législatif ou réglementaire et sa gestion échappait totalement au contrôle du Trésor ».

Pour sa défense, Bouteflika invoquera aux magistrats de la Cour des comptes la construction d’un nouveau siège du ministère des Affaires étrangères pour laquelle il destinerait la trésorerie amassée sur les comptes suisses. la réponse de la cour : « Ce motif fallacieux ne peut être pris en considération sachant qu’une opération d’investissement obéit à des règles bien précises qu’aucun ordonnateur ne peut ignorer et que l’éventuelle construction d’un nouveau siège du ministère des Affaires étrangères doit être financée par des crédits normalement inscrits au budget de l’État.» (El Moudjahid du 9 août 1983.)

Bouteflika ne remboursera jamais ses dettes, il sera même acquitté, par contre ses collaborateur Senouci et Boudjakdji seront emprisonnés.

Il est de retour en Algérie en janvier 1987 et prend part au congrès du FLN de 1989 qui l'élit membre du Comité central.

Pressenti pour occuper des fonctions de ministre, il décline ces propositions, comme il ne donne pas suite, en 1994, aux sollicitations dont il est l'objet en vue de son accession aux fonctions de président.

En décembre 1998, il fait part de sa décision de se présenter, en qualité de candidat indépendant à l'élection présidentielle anticipée. Bouteflika est élu président le 15 avril 1999 lors d'un scrutin au cours duquel ses adversaires se retirent, dénonçant les conditions d'organisation du vote. Il est réélu président en 2004 au 1er tour de l'élection. En 2005, Bouteflika est nommé président du FLN au huitième congrès du parti.

Les deux mandats du président Bouteflika sont marqués par une ferme volonté de civiliser le régime. La professionnalisation de l'armée, la mise à la retraite de hauts gradés et la promotion d'hommes neufs, proches du chef de l'État, vont dans ce sens. Mais la répression des émeutes de Kabylie (Printemps noir) entre avril 2001 et 2002 discrédite l'image de l'État. En août 2005, la nomination au poste d'ambassadeur à Rabat du général Larbi Belkheir, ex-directeur de cabinet de Bouteflika, traduit également une reprise en main de l'armée par le pouvoir civil.

La presse écrite se trouve fragilisée avec l'arrestation de journalistes en 2004 : parmi eux Mohamed Benchicou, directeur du quotidien Le Matin, condamné en juin 2004 à une peine de prison. Quelques mois auparavant, ce dernier publie un livre dans lequel il dresse un portrait critique du président: "Bouteflika, une imposture algérienne".

Bouteflika a été vivement critiqué par l'association Reporters sans frontières qui l'accuse de tenter de mettre au pas la presse privée du pays. Bouteflika promettait en 1999 de respecter la liberté de la presse.

En 2005, Bouteflika convoque pour le mois de septembre un référendum pour faire adopter un ensemble de mesures dont le but est de restaurer la paix civile en Algérie. Il propose ainsi de reconnaître le droit à des réparations aux familles de disparus, d'accorder une forme d'amnistie pour les membres de groupes armés non coupables de massacres et de créer une aide pour les veuves et orphelins de membres de groupes armés tués. Durant la campagne pour le référendum, menée tambour battant, l'opposition et les familles des victimes ainsi que les associations des droits de l'Homme sont écartées du débat. Les média restent hermétiques à toute contestation et entretiennent une confusion entre le droit de refuser et la trahison du pays. L'État utilise dans cette campagne tous les moyens matériels y compris les fonds publics pour le seul bénéfice des partisans du président.

Ce référendum pose tout de même le problème des personnes disparues, dont le sort ne peut pas faire l'objet d'une enquête indépendante ou internationale. L'opposition critique une mascarade électorale où, selon elle, les résultats sont connus d'avance (97,36% de oui et 79,76% de participation, sauf en Kabylie avec seulement 12% de participation).

Le 2 mars 2006, il fait fermer les 42 établissements francophones afin de lutter contre la « déviation linguistique ».

En juillet 2006 Abdelaziz Bouteflika signe un décret pour gracier les journalistes poursuivis pour diffamation.

L'Algérie profite depuis 1999 d'une conjoncture économique très favorable due à la hausse du prix du pétrole, l'État en profite pour mener une politique de grands travaux : réalisation de grands chantiers, construction de grandes infrastructure publiques. peuvent être cités la construction d'un nouvel aéroport à alger, les projets urbains de circulation dans les metropoles, l'autoroute est-ouest, ainsi que le parc mobilier qui a donné un boom sans précédent.

Cette politique de grands travaux semble relancer l'économie, mais certains observateurs restent méfiants par rapport à cette politique qui n'encourage pas l'entrepreneuriat privé.

Étant lui-même diplomate de carrière, il se donne la gageure de réhabiliter l'image de l'Algérie dans le concert des nations. Ayant acquis l'intime conviction que l'Algérie constitue l'un des quatre points cardinaux de l'Afrique, il s'intéresse beaucoup aux problèmes de ce continent, et initie à cet effet l'idée du NEPAD, qui est adoptée et suivie par la majorité de ses pairs africains. Il procède aussi à une médiation entre l'Érythrée et l'Éthiopie (en guerre depuis 1997) qui est couronnée par la signature de l'accord de paix d'Alger en 2000.

Le problème du Sahara occidental lui fait du surplace le Maroc et l'Algérie se cromponnant chacun sur leurs positions respectives. Si l'Afrique du Sud a reconnu la RASD, Madagascar, le Tchad la Serbie-et-Monténégro, le Kenya et le Costa_Rica ont retité ou gelé la leur, et ce conflit ne semble pas sur le point d'être résolu à court ou moyen terme, obérant par la même la construction d'un ensemble économique cohérent au Maghreb. Les relations avec le voisin Marocain restent très tendues.

Il se préoccupe aussi des relations de son pays avec les États-Unis, avec lesquels il entend coopérer dans tous les domaines. Après les attentats du 11 septembre 2001, Bouteflika propose au terme d'une entrevue avec le président George W. Bush, la coopération de son pays dans le domaine de la lutte antiterroriste, domaine de coopération qui s'avère fructueux eu égard à l'expérience acquise par l'Algérie dans ce domaine[3].

Avec la France, le président Bouteflika cherche à établir une politique d'apaisement, l'entrevue qu'il a avec le président français Jacques Chirac en 2003 à Alger, débouche sur une entente pour la signature d'un traité d'amitié entre les deux pays, mais le vote de la loi du 23 février 2005 par le parlement français (reconnaissant en particulier le rôle positif de la colonisation), constitue une pierre d'achoppement pour le signature de ce traité, Bouteflika dénoncera de son côté cette loi qu'il qualifie de cécité mentale, confinant au négationnisme et au révisionnisme.

Hospitalisé au Val-de-Grâce le 26 novembre 2005, il est, d'après le bulletin de santé officiel, opéré d'un ulcère de l'estomac. Durant cette période, les informations sont très rares et l'état du président fait l'objet de spéculations dans l'opinion et la presse de son pays. La sortie du président Bouteflika a lieu le 17 décembre. Un document télévisuel vise alors à rassurer l'opinion, bien qu'il doit suivre une convalescence d'une durée indéterminée. Il montre le président fatigué en compagnie de son médecin traitant Messaoud Zitouni qui donne des informations sur la nature de la maladie et des soins qui lui ont été prodigués. Il vise par ailleurs à contredire et mettre un terme aux spéculations et rumeurs ayant circulé à ce sujet. Il rentre en Algérie le 31 décembre 2005.
Il est de nouveau hospitalisé au Val-de-Grâce le 20 avril 2006 pour une "visite de suivi médicale" selon le Quai d'Orsay.


Source : fr.wikipedia.org/.../dia.org/wiki/Abd_El-Aziz_Bouteflika

Zine el-Abidine Ben Ali


Zine el-Abidine Ben Ali, né le 3 septembre 1936 à Hammam Sousse, est un homme d'État tunisien. Il occupe les fonctions de président de la République depuis le 7 novembre 1987.

Après divers postes au sein de l'armée et de la sûreté nationale, il devient ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Rachid Sfar puis remplace ce dernier comme Premier ministre. Il finit, lors de ce qui est considéré souvent comme un coup d'État, par déposer le président Habib Bourguiba, officiellement, « pour raisons médicales » et lui succède en sa qualité de dauphin constitutionnel. Son accession au pouvoir intervient à une époque où le pays est en proie aux luttes de succession, dont il fait partie, aux tensions politiques et économiques et à la montée de l'intégrisme[2], et avec une opinion publique partagée, selon Michel Camau[3], entre « le soulagement et le regret ».

Sur le plan des libertés, des organisations non gouvernementales et des médias étrangers dénoncent régulièrement sa politique sur les droits de l'homme, inclinant vers la dictature, notamment par la répression de ses opposants et les atteintes à la liberté de la presse ce qui lui vaut le surnom de "Zinochet".

Quatrième d'une fratrie de onze enfants[4], il naît au sein d'une famille modeste de la petite ville d'Hammam Sousse, puis effectue ses études secondaires au Lycée de garçons de Sousse et intègre les structures locales du Néo-Destour. Hédi Baccouche, jeune militant du Néo-Destour, emprisonné par les Français au centre de détention de Zaarour en 1952, jouit en 1956, date de l'indépendance, du prestige nécessaire pour aider Ben Ali à rejoindre les rangs de la jeune armée tunisienne. Le parti est à l'époque en train de préparer une liste de candidats sélectionnés pour une formation militaire en France. C'est dans ce cadre qu'il est diplômé de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr puis de l'École d'application de l'artillerie de Châlons-sur-Marne. Il gagne ensuite les États-Unis où il suit les cours de la Senior Intelligence School de Fort Holabird (Maryland) et de la School for Field and Anti-Aircraft de Fort Bliss (Texas). Il devient également ingénieur en électronique.

De retour en Tunisie, il est affecté au service du général Kefi[1]. Une zone d'ombre entoure les circonstances de sa rencontre avec la fille de ce dernier, Naïma, qu'il épouse en 1964, année où il se voit confier la création de la direction de la sécurité militaire qu'il dirige durant dix ans. Il devient ensuite attaché militaire au Maroc en 1974[4], puis en Espagne. Alors que Mohamed Mzali se voit confier le ministère de la Défense, il fait appel à lui et l'affecte à son cabinet. En janvier 1978, à l'occasion de la crise du « Jeudi noir », le Premier ministre Hédi Nouira le nomme à la tête de la sûreté générale[4]. Il la quitte en avril 1980, après les événements de Gafsa, et occupe ensuite le poste d'ambassadeur de Tunisie en Pologne[4].

Il est rappelé à Tunis après les émeutes sanglantes de janvier 1984 et se retrouve promu, le 29 octobre, comme patron de la sûreté nationale[4]. Le 23 octobre 1985, le président Bourguiba crée un ministère dédié à la sûreté nationale et Ben Ali est chargé de ce portefeuille. Il devient ministre de l'Intérieur le 28 avril 1986 tout en gardant la tutelle de la sûreté nationale. Il intègre deux mois plus tard le bureau politique du Parti socialiste destourien (PSD) dont il devient secrétaire général adjoint. Après le départ de Mzali en juillet de la même année, il garde ses fonctions au sein du gouvernement de Rachid Sfar. En mai 1987, Ben Ali est d'abord promu ministre d'État chargé de l'intérieur puis Premier ministre le 2 octobre[4], tout en conservant le portefeuille de l'intérieur. Il devient secrétaire général du PSD et se confirme ainsi comme possible dauphin de Bourguiba affaibli par la maladie et la vieillesse.

Au matin du 7 novembre 1987, Ben Ali fait jouer l'article 57 de la constitution tunisienne et, sur la foi d'un rapport médical signé par sept médecins attestant de l'incapacité du président Habib Bourguiba d'assumer ses fonctions, le dépose pour sénilité. Il devient, en tant que successeur constitutionnel, président et chef suprême des forces armées. Dans une déclaration faite à la radio nationale, il annonce sa prise de pouvoir et déclare que « l'époque que nous vivons ne peut plus souffrir ni présidence à vie ni succession automatique à la tête de l'État desquels le peuple se trouve exclu. Notre peuple est digne d'une vie politique évoluée et institutionnalisée, fondée réellement sur le multipartisme et la pluralité des organisations de masse »[5]. L'action sera par la suite justifiée par le fait que des mouvements intégristes préparaient un coup d'État et détenaient une liste de personnalités à assassiner[6]. De plus, le rapport médical venait confirmer l'incapacité de Bourguiba à continuer à assumer les plus hautes charges de l'État, ce que Mezri Haddad résume ainsi :

« Officiellement âgé de 84 ans, Bourguiba s'endort quand il reçoit un hôte étranger ; sous l'influence de ceux qui guignent la présidence, il chasse le lendemain le ministre qu'il a nommé la veille, il admet le remaniement ministériel proposé par son Premier ministre pour se rétracter quelques heures après... pire que tout, il exige la révision du procès de l'intégriste Rached Ghannouchi (et la condamnation à mort de ce dernier) : « Je veux cinquante têtes [...] Je veux trente têtes [...] Je veux Ghannouchi »[7]. »

Pour Mezri Haddad, ce fut simplement « un acte de salubrité publique »[7]. Pourtant, dans leur livre Notre ami Ben Ali, les journalistes Nicolas Beau et Jean-Pierre Tuquoi donnent une autre version des événements :

« Sept médecins dont deux militaires, sont convoqués en pleine nuit, non pas au chevet du malade [Bourguiba] mais, là encore, au ministère de l'Intérieur. Parmi eux se trouve l'actuel médecin du président, le cardiologue et général Mohamed Gueddiche. Ben Ali somme les représentants de la faculté d'établir un avis médical d'incapacité du président. « Je n'ai pas vu Bourguiba depuis deux ans » proteste un des médecins. « Cela ne fait rien ! Signe ! » tranche le général [Ben Ali][8]. »


Il prend dès lors en main le PSD, en renforce la cohésion et le transforme en Rassemblement constitutionnel démocratique. À la tête de l'État, il en commence la restructuration : la constitution amendée supprime la présidence à vie et limite le nombre de mandats présidentiels à trois, disposition qu'il fera abroger en 2002.

Une loi sur les partis politiques est adoptée et de nouveaux partis sont reconnus alors que les tribunaux d'exception et la fonction de procureur général sont supprimés. Le nouveau président cherche à apaiser le climat politique, notamment en assurant une ouverture vers les associations, dont la Ligue tunisienne des droits de l'homme, et en établissant des contacts avec les partis de l'opposition. Un pacte national rassemblant les différentes formations politiques et sociales du pays à l'exception des islamistes est signé le 7 novembre 1988 et engage ses signataires au respect de l'égalité entre les citoyens des deux sexes, des acquis du Code du statut personnel, des principes républicains et du refus d'utiliser l'islam à des fins politiques. Aux élections législatives du 2 avril 1989, les candidats de l'opposition, notamment les islamistes inscrits comme indépendants, obtiennent environ 14 % des suffrages voire 30 % dans certains quartiers populaires de Tunis[9]. Lors de la présidentielle tenue le même jour, étant le seul candidat, Ben Ali est élu avec 99,27 % des voix. Rapidement, des incidents dans le quartier de Bab Souika, en plein centre de Tunis, sont attribués aux islamistes du parti Ennahda. L'éditorialiste américaine Georgie Anne Geyer rapporte ces faits de la manière suivante :

« Vers 1990, les islamistes provoquèrent de nouveaux affrontements pendant que Saddam Hussein envahissait le Koweït et que l'ensemble du monde arabe vacillait. En 1991 [...] les islamistes manifestèrent en force, avec des grèves et des affrontements violents avec la police dans les universités. La terreur gagna alors les campus de Tunis, de Sousse et de Kairouan. Puis, le 17 février 1991, à quatre heures du matin, alors qu'il faisait encore nuit, un groupe d'islamistes occupa un bâtiment public de Tunis qui symbolisait le gouvernement et y mit le feu [...] Les islamistes avaient abandonné deux gardiens de nuit, pieds et poings liés, dans le bâtiment en flammes. Ceux-ci furent horriblement brûlés dans l'incendie et l'un d'entre eux succomba à ses blessures. Pour la grande majorité des Tunisiens modérés et respectables, cet événement marqua un tournant inexorable. Ce printemps-là, alors que de nouveaux affrontements se produisaient, les Tunisiens découvraient avec stupéfaction que les islamistes avaient abondamment infiltré l'armée, la garde nationale et la police[10]. »

Le 28 septembre 1991, les autorités annoncent la découverte d'un « plan islamiste visant à la prise du pouvoir » et organisent des procès durant l'été 1992. Des ONG accusent alors la justice tunisienne de ne pas respecter tous les droits des condamnés pendant que les autorités invoquent le devoir du gouvernement de garantir la paix et la sécurité des personnes et de leurs biens et d'assurer la paix sociale et la stabilité des institutions nécessaires à la bonne conduite de tout processus démocratique. Accusé de s'opposer ouvertement au principe d'un État républicain en préconisant un État islamique, et à des lois tunisiennes comme le Code du statut personnel, le parti islamiste n'est pas reconnu et, accusé d'enfreindre le code des partis politiques, tombe dans la clandestinité.

Le processus de démocratisation et de normalisation de la vie politique ralentit sans être ouvertement abandonné : un Conseil constitutionnel voit le jour et le Code électoral est révisé à plusieurs reprises « pour garantir la transparence des scrutins et accroître la participation des citoyens, ainsi que la représentativité des partis politiques »[11]. Afin d'accroître la représentation parlementaire de l'opposition légale, un quota minimum de 20 % des sièges de la Chambre des députés lui est réservé[12]. Le 20 mars 1994, Ben Ali est candidat unique à sa propre succession et est réélu avec 99,91 % des voix. Dans un souci officiel de consacrer le pluralisme politique, un amendement constitutionnel spécial exempte les candidats à la présidence de l'obligation constitutionnelle de parrainage par des élus.

Le 24 octobre 1999, la première élection présidentielle pluraliste est organisée avec les candidatures de Ben Ali et de deux autres concurrents, Mohamed Belhaj Amor et Abderrahmane Tlili, qui parviennent à se présenter, ce qui n'empêche pas le président sortant d'être à nouveau réélu avec 99,45 % des voix contre 0,31 % pour Belhaj Amor et 0,23 % pour Tlili. À l'initiative du président, la moitié des articles de la constitution sont amendés en 2002 afin, selon son initiateur, de faire évoluer le système politique vers une république plus moderne appelée « République de demain ». La réforme supprime pourtant la limite des mandats présidentiels introduite en 1988 et allonge l'âge maximal pour se porter candidat à 75 ans[13]. Validée avec un score de 99,52 %[14],[15], au cours du premier référendum de l'histoire du pays tenu le 26 mai, elle permet au président Ben Ali de pouvoir se représenter à deux reprises pour terminer son mandat en 2014. La révision introduit également le bicamérisme en créant la Chambre des conseillers et élargit les prérogatives du Conseil constitutionnel en matière électorale. Toutefois, contrairement à la Chambre des députés, aucun mécanisme n'est prévu pour représenter l'opposition dans la nouvelle chambre législative, ce qui explique pourquoi le RCD reste le seul parti représenté dans cette enceinte en plus des organisations professionnelles. En outre, le président peut toujours nommer sept des neuf membres du Conseil constitutionnel, qui doit veiller à la validité des candidatures à l’élection présidentielle, les deux autres étant nommés par le président de la Chambre des députés[16], lui-même membre du RCD.

Aux élections du 24 octobre 2004, trois opposants (Mohamed Bouchiha, Mohamed Ali Halouani et Mounir Béji) se présentent à la suite d'un amendement constitutionnel les exemptant de la condition de parrainage. Au cours d'un scrutin présenté comme un simulacre de démocratie par des ONG comme Human Rights Watch[17] ou Amnesty International[18], plusieurs partis tunisiens de l'opposition décident de la boycotter. Des restrictions sévères sont imposées à l'expression de l'opposition car une loi d'août 2003, modifiant le Code électoral, interdit l'utilisation d'une radio ou d'une télévision privée ou émettant à l'étranger dans le but d'inciter à voter ou à s'abstenir de voter pour un candidat ou une liste de candidats, ce qui n'empêche pas le président sortant d'être omniprésent dans les médias nationaux, en raison de l'exercice de ses fonctions[19]. À l'issue de ce scrutin, Ben Ali est à nouveau réélu avec 94,49 % des suffrages contre 3,78 % pour Bouchiha, 0,95 % pour Halouani et 0,79 % pour Béji. En septembre 2005, une loi accorde l'immunité permanente au chef de l'État pour tout acte lié à ses obligations professionnelles[20].

Dès la fin 2006, diverses organisations proches du pouvoir lancent des appels au président afin qu'il présente sa candidature à l'élection présidentielle de 2009, ce qu'il fait le 30 juillet 2008 à l'occasion d'un discours pour l'ouverture du cinquième congrès ordinaire du Rassemblement constitutionnel démocratique. Face à trois opposants autorisés à se présenter, il est réélu pour un cinquième mandat consécutif avec 89,62 % des voix contre 5,01 % pour Mohamed Bouchiha, 3,80 % pour Ahmed Inoubli et 1,57 % pour Ahmed Brahim[21] ; cette candidature doit être la dernière selon la constitution qui limite à 75 ans l'âge maximal d'un candidat à la présidence.

Ben Ali lance une politique de privatisations qui concernent surtout le tourisme, les matériaux de construction, les textiles, l'industrie agroalimentaire et la pêche, la mécanique et l'électrotechnique[22]. Alliée à l'encouragement à l'investissement et l'introduction d'une flexibilité législative et fiscale, elle relance l'économie après un début des années 1990 marqué par le repli dû à la crise du tourisme liée à la guerre du Golfe. Cette crise se reproduit en 2002-2003 après l'attentat de la Ghriba à Djerba. Malgré ces périodes de difficulté, les investisseurs étrangers s'installent progressivement et le produit intérieur brut croît à un taux oscillant entre 5 et 5,5 %. Le gouvernement encourage même l'industrie manufacturière produisant uniquement pour l'exportation en lui donnant la possibilité de s'implanter partout dans le pays tout en travaillant sous le règlement des zones de libre-échange.

Un accord d'association, signé avec l'Union européenne le 17 juillet 1995 et entré en vigueur le 1er mars 1998, engendre dès 1996 le démantèlement progressif des barrières douanières jusqu'au 1er janvier 2008[23]. Dans ce contexte, l'État entreprend de diversifier l'économie en augmentant la part de l'industrie tout en renforçant les secteurs traditionnels de l'agriculture et du tourisme. Une politique d'encouragement à la création d'entreprises est mise en place et une action est menée pour la multiplication des micro-entreprises et l'extension des technologies de l'information.

La nature de la politique d'ouverture, dirigée par l'État tunisien, permet à ce dernier de conserver une capacité d'intervention importante et de développer de nouveaux secteurs dont celui de l'industrie mécanique et des nouvelles technologies où les ingénieurs tunisiens bénéficient, à compétences égales, d'un salaire moindre que leurs collègues européens. Pourtant, un rapport de la Banque mondiale de juin 2004 épingle les « interventions discrétionnaires du gouvernement » et le « pouvoir des initiés » qui affaiblissent, selon elle, le climat des affaires et les éventuelles prises de risque des investisseurs étrangers[24]. Par ailleurs, le chômage continue de menacer le développement économique et se trouve aggravé par une population active grandissante. Il ne touche pas que les populations les plus vulnérables : le taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur est ainsi en augmentation depuis plusieurs années. Alors qu'il était de 4 % en 1997 et de 0,7 % en 1984[25], il atteint 20 % contre une moyenne nationale de 14 %, voire près de 60 % dans certaines filières selon une enquête de la Banque mondiale[26].

Diverses organisations de défense des droits de l'homme et des libertés ainsi que de nombreux médias étrangers accusent régulièrement le président Ben Ali d'être un dictateur[27],[28],[29], le régime tunisien étant régulièrement accusé de violer les droits de l'homme[30],[31],[32] et de réprimer la liberté d'expression[33],[30],[31],[34],[35],[36].

Le président est listé depuis 1998 comme l'un des « 10 pires ennemis de la presse » par le Comité pour la protection des journalistes. Reporters sans frontières le désigne également comme un « prédateur de la liberté de la presse »[37].

Des prisonniers politiques sont fréquemment torturés[38],[39] et des défenseurs des droits humains, notamment les avocats, sont victimes de manœuvres d'intimidation et de harcèlement sans que leurs plaintes soient acceptées par la justice tunisienne[30],[31]. Certains prisonniers politiques sont soumis à des conditions de détention difficiles et à des mauvais traitements, notamment le maintien à l'isolement pendant de longues périodes[40]. La loi antiterroriste votée en 2003 serait devenue l'occasion de procès inéquitables[30],[31] comme en témoigne l'affaire des étudiants internautes de Zarzis emprisonnés en 2004 pour avoir recherché de la documentation sur Internet avec leur professeur. Accusés de préparer un attentat et de se servir d'Internet comme outil de communication[41], ils sont libérés en février 2006.


Vie privée


Zine el-Abidine Ben Ali épouse en premières noces Naïma Kefi, en 1964, avec qui il a trois filles[42],[1] :

* Ghazoua Ben Ali, mariée à l'homme d'affaires Slim Zarrouk ;
* Dorsaf Ben Ali, mariée à Slim Chiboub ;
* Cyrine Ben Ali, mariée en 1996 à l'homme d'affaires Marouane Mabrouk.

Il rencontre Leïla Trabelsi au milieu des années 1980, alors qu'il est ministre de l'Intérieur[1]. Divorcé en 1988, il se remarie en secondes noces en 1992. Le couple a deux filles et un fils[1] :

* Nesrine Ben Ali, née en 1986 à Bruxelles[1] et mariée en 2004 à Mohamed Sakhr El Materi[42], fils de l'officier Moncef El Materi condamné à mort puis gracié à la suite d'un complot avorté contre le président Bourguiba en 1962[43] ;
* Halima Ben Ali[44], née en 1992 à La Marsa[réf. nécessaire] ;
* Mohamed Zine el-Abidine Ben Ali, né le 20 février 2005[42],[


Source : fr.wikipedia.org/.../ia.org/wiki/Zine_el-Abidine_Ben_Ali